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Sommaire de cette page

Une année à bâtons rompus
Les familles sont parfois nos meilleurs ennemis
Ben Laden va-t-il épouser Saddam… Satan?
En empruntant les voies de L’Église
Petite réflexion sur le genre humain
Et si les parents des gays n’avaient pas été…!
Éditorial - Et si nous n’étions plus gays…








Éditorial du 30 décembre 2003

Une année à bâtons rompus



Encore une autre de terminée dans quelques heures. Celle-ci non plus ne reviendra pas, collée dans nos souvenirs, nos mémoires défaillantes, parfois embellissantes, ce temps qui nous vit ne nous permet pas de retourner sur nos pas. Rien d’autre n’est possible que cette fin qui nous attend tous, pareille à cette année qui s’achève.

Notre société est étrange; elle s’imagine avoir tout réglé et que plus rien ne peut l’atteindre ou la faire défaillir. De nos jours, dans ce monde dit civilisé, et ici je vise la société capitaliste occidentale, nous sursautons pour un rien. Nous hurlons notre indignation lorsque les prix à la consommation grimpent, mais nous ignorons le pauvre monsieur qui demande l’aumône sur le trottoir. Nous sommes si ancré dans notre confort, si persuadé qu’aucune catastrophe ne pourrait nous atteindre que nous préférons accorder une place hors proportion au matériel, à l’argent et moins à la valeur des sentiments qui nous habitent. Il y a paradoxe. Soyez bons, mais ne vous apitoyez pas; soyez sensibles, mais pas de larmes, c’est de la sensiblerie; soyez généreux, mais pas trop non plus, vous passeriez pour débonnaire. Nous assistons à la naissance de la démocratie assistée : pensez ceci, car, si vous croyez à cela, c’est très mauvais et nous vous jugerons en vous jurant que c’est bon pour vous.

La science a fait des pas de géants depuis une centaine d’années. Les 50 dernières nous ont assis sur une autre conviction, la médecine moderne peut tout, possède des pouvoirs illimités. Aux premiers symptômes d’un rhume ou d’une grippe, vite à la pharmacie et pour quelques-uns à l’urgence de l’hôpital, ils vont me guérir dans le temps de crier ciseau. Nous faisons des scandales pour des banalités ou du moins pour des événements qui auparavant étaient tout ce qu’il y a de plus ordinaires. Avoir un rhume ne fait pas mourir, une grippe n’entraîne pas la pleurésie. On ne se rend pas en clinique pour une égratignure. On ne meurt pas au bout de son sang pour une petite coupure de rien du tout. Les bactéries sont utiles à la vie, elles sont même nécessaires. Ici, dans cette chère Amérique, on vend ce qu’on ose appeler des fromages confectionnés avec des protéines de synthèses et on nous vend des produits pour désinfecter notre environnement, pour le purifier; pendant ce temps, la pollution gagne des galons chaque jour. Les enfants de maintenant, trop aseptisés, attrapent tous les virus qui courent tant leur système immunitaire est affaibli. Quelle merde, non!

Dans un autre domaine captivant, il n’est plus question de parler de la pluie et du beau temps, non, maintenant nous philosophons sur la température. On nous informe du moindre petit souffle de vent, le thermomètre chute de 2 degrés et, ô catastrophe, doit-on sortir!? Pour nous québécois, la neige est un phénomène banal, vraiment, pourtant, de ces jours bouleversés que nous vivons, un centimètre et la ville est paralysée. Se forment des embouteillages monstres si la chute de neige atteint les 5 ou 6 centimètres. Durant l’été, n’en parlons pas, s’il pleut, on panique, s’il fait trop soleil, on va brûler, si des nuages s’amoncellent au nord, nous aurons un orage, que faire, mon doux! Si le thermomètre se rend à 35 ou 37 degrés, nous allons tous crever, c’est infernal!

Je me souviens, dans mon enfance, de tempêtes si fortes qu’il nous était impossible de sortir tant les bourrasques de vents charriaient la neige, on n’y voyait pas à 50cm; de bancs de neiges (congères) pouvant atteindre les 3 mètres et personne ne se plaignait parce que c’était normal dans un pays de neige de recevoir de grosses bordées de temps à autre. Aujourd’hui, c’est un obstacle majeur à la bonne marche des affaires et on panique en en jasant pendant une semaine. Il était aussi ordinaire et insignifiant d’avoir des journées de pluie et d’autres ensoleillées ou que le vent souffle plus fort sans qu’il soit question de mettre les femmes et les enfants à l’abri. On se rendait à l’école en hiver et au parc en été sans que nos mères s’affligent ou s’inquiètent pour des peccadilles. On fumait des cigarettes à 13 ou 14 ans, on s’essayait à la bière et au vin, on se faisait des attouchements mutuels et on entendait les adultes parler grivois. Tout ceci était drôle et faisait partie de nos vies. Sommes-nous plus traumatisés? Les enfants d’aujourd’hui protégés de tout seront-ils plus équilibrés et plus heureux, sains et honnêtes? Je ne le crois pas.

Au vingt-et-unième siècle, nous nous heurtons pour des insignifiances, nous prenons le lit ou tragédions pour un petit rhume qui n’est qu’un rhume. Nous courons chez le médecin pour un vaccin contre la grippe; nous demandons aux jeunes de mettre des condoms, mais les adultes baisent à gauche, à droite et ailleurs. On parle de fidélité alors qu’il y a 44% de divorces; on nous demande d’être de bons citoyens exemplaires, de ne pas voler, de ne pas se battre, de ne pas tuer, de ne pas frapper nos enfants, de ne pas discriminer, de ne plus fumer en respirant le bon air pollué de nos villes, de rester minces et de porter un soin particulier à notre santé, mais on nous publicise mur à mur du junk food genre american all the way...! Les juges libèrent de dangereux tueurs ou des violeurs notoires, mais emprisonnent de pauvres petits citoyens anonymes pour possession d’un seul joint ou pour avoir oser allumer une cigarette dans un endroit public. Un policier signe une contravention pour un feu arrière défectueux en négligeant d’arrêter celui qui roule dans les rues de la ville à 90 ou brûle un feu rouge. Les multinationales nous volent sans compter, leurs P.D.G. coupent des dizaines de milliers d’emplois avec l’assentiment des gouvernements, mais il ne faudrait rien dire et surtout avaler les baisses de salaire, les coupures, les pertes de bénéfices marginaux alors que les patrons partent avec des bonus de 5, 10 ou 20 millions. Pas de problèmes, tout est normal.

Yeah! Vive les mensonges, l’hypocrisie, l’arnaque légale, les juges et les avocats dissidents (eux c’est permis), les ministres ou les maires lâches (ça aussi n’est pas interdit), les gouvernements qui diminuent les impôts et qui du même coup nous affirment ne plus avoir de fonds pour la culture, les vieillards, les handicapés, les bibliothèques, la réparation des rues, des autoroutes et des aqueducs. Bref, citoyens, taisez-vous et baissez-vous qu’on vous baise. Laissez-nous vous convaincre du bien fondé de nos actions malhonnêtes, comprenez que c’est pour votre bien et que de toute façon, vous n’y comprenez rien. Élisez-nous sous de faux prétextes, des promesses que nous ne tiendrons pas et ne vous indignez pas, c’est inutile, nous sommes les plus forts.

Je n’invite pas à la révolte. Je ne souhaite pas la violence, elle est désuète et superflue, non je nous dis simplement de demeurer vigilants et de cesser de nous laisser berner par cette drôle de société qui exige de plus en plus des gens de se comporter en enfant responsable; enfant pour nous diriger plus aisément, responsable pour calmer en nous la révolte qui parfois gronde assez pour monter aux barricades. Durant l’année qui se termine, c’est exactement ce que j’ai ressenti devant les autorités, devant les niaiseries qu’on a entendu tant au Québec, au Canada, en Europe et aux États-unis. Un sentiment encore plus évident que les années précédentes d’avoir été berné en laissant croire au peuple que tout est normal.

Je ne sais plus si c’est normal de se la fermer ou de hurler chaque fois qu’un événement me prend aux tripes, je ne sais plus, vraiment, mais je sais que je ne serai jamais indifférent aux mensonges, à la stupidité et à la cupidité.

Bonne et heureuse année à tous et comme on dit chez nous, le paradis à la fin de vos jours... si cela est possible!


Serge Brousseau Morin

30 décembre 2003






Les familles sont parfois nos meilleurs ennemis




Je sais, il y a dans ce titre beaucoup d’ironie. Ce n’est pas sans raison. La famille n’est pas notre pire ennemi, comme on pourrait le croire, puisqu’elle devrait en principe, en nous ayant engendré, accepter d’emblée tout penchant que l’un de ses membres pourrait avoir. L’arbre, à l’occasion, penche vers la gauche ou la droite, en politique par exemple, il devient par le fait même acceptable pour les membres composants la famille de tolérer des visions différentes. La politique étant par nature affaire d’artifice définie et créée par les hommes. Du point de vue de la religion, déjà, le bât ne blesse peut-être pas, mais une certaine censure est émise, on refuse donc d’accorder trop d’importance à celui ou celle qui s’est épanché sur une divinité autre que celle inculquée dès la naissance. Quoique dans certains milieux, il est inutile de pavoiser ou de brandir un dogme différent de celui auquel on appartient. Comme s’il était normal d’apparaître dans ce monde affublé d’une bible, de la torah, du Talmud ou du coran.

Par contre, là où la sensibilité des composantes familiales devient aussi dure qu’un steak trop cuit et où en même temps leur âme souffre sans avoir d’abord analysé le sujet, c’est la sexualité. Déjà, encore de nos jours pourtant de façon plus discrète, le futur époux, conjointe ou le diable sait quoi, devient un sujet de prédilection et les cancans vont bon train bien avant la noce, si noce il y a. Or, dans tout ceci, en creusant plus profondément, en tirant sur les racines qui se frayent un chemin à la surface de la vie ordinaire, il y a le tabou des tabous : l’orientation sexuelle. J’ai écrit ces deux derniers mots avec la délicatesse du loup entrant dans la bergerie afin d’éviter d’éveiller les consciences endormies. L’odeur que dégagent ces sentiments dits désordonnés, selon eux, bien entendu, est si puissante, qu’ils finissent par croire qu’il s’agit là du souffre des flammes de l’enfer et vlan! Lucifer est entré dans nos murs.

C’est ainsi que les racines du rejeté, du souffre-douleur doivent s’accrocher le coeur dans les méandres filandreux de quelque cellule familiale autre que la sienne qui voudra bien l’accueillir et l’aimer comme il le mérite, comme nous le méritons tous, car, ceux qui nous ont engendré en tissant les hormones pendant neuf longs mois, nous regardent tout à coup avec révulsion. Dans tout ceci, donc, la famille génitrice nous renie parfois, elle devient par le fait même notre meilleur ennemi car jamais nous ne cessons de les aimer et de courir derrière leur indifférence et même leur haine injustifiable. Je pourrais arrêter ici ma diatribe sur les amours difficiles ou les relations hasardeuses des homosexuels (elles) avec leurs proches. Certains diront que voici là un homme qui divague encore sur les accointances entre parents et enfants. Je ne cesserai jamais de le faire car le monde dans son ensemble m’écoeure assez de temps en temps pour que je doive refaire le chemin pénible de l’examen de leur conscience, la mienne et la vôtre, c’est à souhaiter, restant libre de tous propos fallacieux.

Ce long préambule, qui j’ose croire ne vous a pas trop lassé d’ennui, pour nous remettre sur les rails d’une réalité quotidienne de jeunes immigrants montréalais qui doivent traverser un désert de méchanceté ou d’indifférence, leur famille les abandonnant comme des chiens galeux. Pour ces gens de petit esprit tordu, NOUS, les gays et les lesbiennes, sommes profondément malades ou bien désaxés ou encore, le pire du pire, d’horribles vicieux qui se vautrent dans le stupre, la débauche de tous ordres.

Dans le journal anglophone de Montréal, The Gazette, il y avait en date du 27 septembre, un article époustouflant sur le rejet par les familles d’immigrants des fils et des filles homosexuels (elles). Un premier cas, pakistanais d’origine, 33 ans, renié par son père musulman, bien sûr et même prêt à demander à la cours de justice de lui enlever la responsabilité paternelle de cet enfant né du diable. Père en accord avec la Sharia qui condamne à mort l’homosexualité etc...etc... cent mille histoires de ce genre, me direz-vous, sauf que le gars doit immigrer s’il ne veut pas être assassiné, sauf que sa famille était ce qu’il avait de plus précieux et qu’il les a tous perdus. Fin d’une tragédie, début d’un drame car son existence sera parsemée de ces souvenirs pénibles.

Dans la très controversée communauté juive de Montréal, séfarades donc francophones, hispanophones, anglophones pour la plupart, hassidique aussi, il n’est même pas besoin de prononcer le mot homosexualité, déjà c’est commettre un péché. Alors, c’est tout dire. Il y a pourtant des activistes gays dans la communauté juive montréalaise qui ont dû se battre et doivent encore poursuivre la lutte afin de forcer les portes de l’étroitesse d’esprit de leur entourage. Rejet, dénie, menaces d’être rayé du testament, pécheur doublement pervers sont des termes courants.

Dans la très catholique communauté italienne, 260,000 personnes environ pour Montréal et banlieues, il est de toute urgence question de guérir ses impénitents pécheurs, de les marier au plus vite ou alors de se taire à tout jamais. « Omosessuale, che onta, degenerato! »....hypocrisie quand tu nous tiens! Bien sûr, des ligues de défense des homosexuels italo-québécois ont vu le jour et participent dorénavant chaque année en août à la Fierté gaie ou gay, c’est selon, ou encore Gay Pride pour les français de France.

Et les hispanos, les latinos de l’hyper catholique Amérique du sud. Machos, mâles endurants qui hurlent: À mort les pédés et qui les assassinent ou emprisonnent et torturent. Pourquoi évoluer quand c’est si facile de se défouler et que le Saint Vatican nous bénie. La communauté rassemblant des Péruviens, des Argentins, de Boliviens, des Chiliens principalement a immigré avec ses principes du Moyen-âge. Pour ne citer l’exemple que de Tony P. que sa mère a renié à tout jamais. Lorsqu’elle a appris l’orientation de son fils, elle lui a dit: «You’re dead to me, I wish I never had you.» Qu’est-ce qu’une mère peut proférer de pire et qu’y a t’il de plus blessant que votre maman qui crache sur vous!?

Voilà aussi ce que font les religions, les sectes et le manque d’éducation, d’information et le bien-être que la grande majorité des gens trouvent à se vautrer dans ses clichés éculés. Pour les 83% de Québécois francophones de souche, il semble que d’avoir été étranglé par l’Église pendant près de 250 ans les ait porté à réfléchir, à accepter avec une plus grande simplicité, ou en tout cas plus rapidement, le fait que leurs fils et filles homosexuels sont des êtres comme tout le monde, qu’il ne faut pas faire d’un grain de sable une montagne et que la vie est si courte... profitons de nous-mêmes, chacun avec l’intensité de son amour. Ceci n’exclut nullement les drames qui se sont passés dans plusieurs familles, mais il semble que pour un bon nombre la tragédie grecque se soit calmée bien vite et que le Québec, Montréal en particulier, demeure l’endroit en Amérique du nord où il est le plus facile de vivre ouvertement son orientation de dégénéré(e)... et que des lois nous protègent... du moins jusqu’à ce qu’un hurluberlu mette fin au party.....!

À bientôt et vivez vos amours, rapprochez-vous, l’hiver arrive et comme on dit chez nous: i fa frette...!

Traduction pour les étrangers à notre patois: Il fait très très très froid, on s’les caille, quoi!



Serge Brousseau Morin

27 octobre 2003




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Ben Laden va-t-il épouser Saddam… Satan?


L’apparence anodine, pour certains, que prend le discours actuel sur le mariage gay religieux m’apparaît aussi ridicule que le titre de cet article. Rien n’est plus important pour l’heure dans l’actualité que cette question d’épousaille. Non pas pour le sacrement en tant que tel, mais pour tout ce que cela entraîne. Je constate que des couples homosexuels, hommes ou femmes, désirent avec autant d’ardeur qu’ils en mettent à s’aimer, qu’une cérémonie religieuse devant un prêtre ou un pasteur est une chose d’une importance capitale. Soit, je l’admets même si pour mon ami et moi, nous n’y accordons aucune espèce de considération. Une simple union civile dans notre cas nous comblerait largement.

Donc, à chacun sa soupière pour y puiser les légumes qui nous nourrissent et nous réconfortent. Pour le Vatican, notre existence leur apparaît tout à coup primordiale. Nous savions que l’Église catholique romaine rejetait l’homosexualité, mais jamais à ce point. Voilà où le bât blesse, Rome ne se contente plus simplement de nous fermer la porte en nous interdisant le sacrement du mariage devant Dieu et les hommes, ils nous renient, nous bafouent et cela tout à fait ouvertement. Monseigneur je ne sais plus qui, la semaine dernière, répondait aux questions pertinentes d’un journaliste montréalais. À son avis, à force de fouiller dans sa boîte à malices, finit par répondre que la seule union naturelle et commandée par Dieu lui-même, ce n’est pas rien, était celle entre un homme et une femme et dans le but ultime de la procréation. Donc, Monseigneur Machin-truc remise de côté également les couples dits illégitimes hétérosexuels parce que non-mariés dans le cadre de l’église, les divorcés qui commettent selon lui un acte irréparable etc. … Pour tout dire, à la question : Mais, monseigneur, que faites-vous de l’amour tant prêché par l’Église qu’il soit entre un homme et une femme ou entre deux personnes de même sexe? Réponse du prélat : Je puis reconnaître chez les…hom…homosexuels ( il y a eu là un réel bafouillage ) une grande amitié. Mais, Monseigneur, de rétorquer le journaliste, que faites-vous de la passion? Elle existe, elle est bel et bien là….! Réponse du monsieur-prêtre-évêque-archevêque : C’est dommage, mais ils doivent faire vœu de chasteté et respecter les lois de Dieu.

Sachez, mesdames et messieurs, que nous ne sommes pas naturels puisque nous copulons dans le péché mortel et foutaises de bordel de merde, je n’eus point crû qu’il existât encore de nos jours du siècle des représentants de Dieu encore assez intolérants, stupides et peu évolués pour affirmer dans le plus grand sérieux de tels énoncés. Passe encore que l’on nous refuse le sacrement, après tout, même si nous considérons ces dogmes dépassés, ils sont encore la base de l’Église catholique romaine. Pourtant, que nous redevenions des suppôts de Satan est de l’hérésie à l’envers. Celle-ci ne provient plus des infidèles contre l’Église, comme au Moyen-âge, elle sont issues de l’Église elle-même qui méprise tout une partie importante de l’humanité en comptant bien sûr les amis, parents, familles qui accueillent dorénavant leurs déviants les bras ouverts tout simplement parce qu’ils les aiment. Un autre, Monseigneur Turcotte, archevêque de Montréal, affirmait quant à lui : écoutez, s ‘il n’est besoin que d’amour entre deux êtres, allons-nous marier, un père et sa fille, un cousin et une cousine, un chien et son maître et oui, jusque là le ridicule… que peut-on dire d’insignifiant lorsque l’on est à bout de souffle et qu’on sent la menace!?

Et justement, cette fameuse déviance que l’on nous ramène sur le tapis depuis quelque temps, où se situe-t-elle? En quoi suis-je malade d’aimer? Oui, je sais, c’est une répétition et je demeure tout à fait conscient de réécrire les mêmes mots, mais comment agir autrement lorsque des tarés nous recyclent la même boue. Alors, par pitié et non pas celle des églises, mais bien celle envers l’humanité, Mesdames et Messieurs les fifs et les gazons maudits, les gouines et les tapettes, les fifis et les lesbos, les beaux garçons et les folles, les mangeux d’culs et les autres qui se reconnaîtront parce qu’il y a encore beaucoup de gens de par ce petit monde qui voudraient nous écraser et nous remettre dans le droit chemin de la légalité et de la légitimité, par la plus grande des indulgences envers vous-même, battez-vous et ne laissez rien au hasard. Ne prenez pas pour acquis toutes les lois maintenant en notre faveur. Les lois se défont. Soyons vigilants et disons haut et fort notre goût de vivre et d’aimer. Passons au peigne fin toutes les têtes malveillantes afin de les débarrasser des poux qu’ils entretiennent encore à notre égard.

Savez-vous qu’en fin de compte, Ben Laden et Saddam dans le même lit, ça pourrait s’enculer à qui mieux mieux et sait-on, peut-être apprécierait-il la chose? Et si je célébrais la noce entre ma chienne Gaby et mon chat Wolfie? Subirais-je les foudres de l’Église ou celles de Dieu? Je crois en fin de compte que la dernière fois où j’ai pénétré ( mon doux, ça devient excitant ) dans une église, il s’agissait justement de la dernière. Qu’il soit question de funérailles ou de mariage, de baptême ou d’autre chose, plus jamais ils ne me verront pénétrer les entrailles de leurs maisons de Dieu, elles puent beaucoup trop l’irrespect!



Serge Brousseau Morin

13 septembre 2003




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En empruntant les voies de L’Église



Il y a une maxime de la bible qui se lit à peu près comme suit : celui qui accroît ses connaissances, accroît sa tristesse. Ce qui revient à dire et confirmer cette autre phrase entendue maintes fois dans ma jeunesse : Heureux les creux, car le royaume des cieux est à eux.

Devons-nous, d’un même souffle, prétendre à l’ignorance pour aspirer à la voûte céleste constellée d’étoiles angéliques et ainsi profiter des largesses divines? Je suis et demeure dans l’expectative d’une définition moins sectaire des dogmes religieux. Je me meurs de connaître ceux qui me feront adhérer à des religiosités saines et positives où la part de liberté de l’esprit et de l’interprétation sauront combler mes attentes mystiques si tant est qu’elles existent. Sectarisme égale étroitesse d’esprit et ainsi nous dit-on de suivre le troupeau en écoutant aveuglément les prélats en place.

L'ignorance amoindrie les facultés de réactions, l’esprit critique et parfois de révolte chez les brebis du troupeau et ceci dans toutes les confessions. Je me sais athée depuis tout jeune, pas tout à fait conscient de cet état philosophique avant sûrement mes 16 ans, mais Dieu me paraît une croyance plus plausible, du moins plus valable, quoique douteuse, que les religions, peu importe laquelle. Il me semble que les dirigeants spirituels sont pour beaucoup des bourreaux de l’esprit et de l’âme prêts à tout pour asservir et soumettre les humbles, les faibles et les indécis au même titre que les forces politiques mécréantes.

Dans la revue RG (rencontre gaies) de Montréal, j’ai lu, abasourdi, l’article de Yves Leroy sur les allergies aux Églises, bien sûr, les gays allergies. Au dernier mot de cette chronique d’opinion étonnante, une forme de colère sèche m’arrachait quelques borborygmes imprononçables et appartenant d’emblée à la confession que l’on m’attribua déjà poupon. Pardon pour les sensibles, mais, j’étais en CHRISSSS. La polémique est la suivante : Peut-on vivre en tant qu’homme sans religion et de surcroît, peut-on être homosexuel et religieux, croyant et pratiquant tous cultes confondus? Les gays ne sont pas plus anti-religions que peut l’être l’homme hétérosexuel en général. Les églises du Québec se sont vidées pour des raisons évidentes que nous connaissons : hégémonie, emprise, carcan de prières, moralité, prosélytisme accru, dénonciation en chair d’empêchement à la famille etc. etc….

Dans ces périodes d’extrême puritanisme, de sectarisme débile, tout rapport charnel est prohibé sauf celui qui promeut la création. De ce fait, deux hommes ou deux femmes qui se donnent du plaisir et s’aiment deviennent non seulement une nuisance pour la société mais les pires impies que l’on puisse imaginer dans une société de pureté hypocrite. Bien sûr, il y avait des homosexuels en 821 et en 1534 et aussi en 1678, en 1859 et 1922 et en 1865 et en 1937 et en 1939, le régime nazi a effectivement catalogué et marqué les tapettes du triangle rose et envoyées à la chambre à gaz. Que je sache, l’Église catholique, l’Église protestante, l’Église anglicane, orthodoxe grecque et russe ne s’y sont pas opposé. Ce Monsieur prétend qu’il n’y a pas que les cathos dans le monde. Nous savons tout cela, sauf que personne jamais n’a voulu des homosexuels, nulle part. Il y a peut-être eu la Grèce antique, l’Empire romain, croit-on, mais jusqu’où allait la liberté sociale, ça reste à déterminer.

En effet, de très nombreux régimes ont bafoué, pourchassé et écrasé les homosexuels. Les églises aussi! L’Église chrétienne catholique romaine rejette l’homosexualité, on a qu'à lire le nouveau lexique et les récentes déclarations du Vatican. Mais il y a aussi les autres et mis à part les protestants, en souhaitant ne pas faire d’erreur, nommez-moi des religions qui acceptent avec autant de bonheur un homme et une femme, tous les deux homosexuels, accompagnés de leurs enfants; deux hommes tenant par la main leur bambin de cinq ans, deux femmes en amour, l’une avec un bout de chou dans ses bras et l’autre, enceinte jusqu’aux oreilles par insémination artificielle. Je ne connais aucun mouvement religieux qui soit assez ouvert d’esprit et courageux pour accepter sans la moindre arrière-pensée les cas que je viens de nommer qui sont pourtant des faits de tous les jours.

Dans l’Islam, oubliez toutes formes de liberté, même la plus anodine. On me rétorquera le contraire, mais je suis persuadé que si demain matin je réunis les plus libéraux des musulmans de Montréal, aucun d’entre eux n’aura assez de compréhension et d’amour pour m’ouvrir les bras. Et s’il le fait, chacun apportera son lot d’essais pour me décontaminer et me soigner parce que de toute évidence, nous sommes tous de très grands malades. M. Leroy écrit ceci : Où les gais peuvent-ils trouver plus grand espace de liberté? /….C’est le christianisme qui nous a appris à respecter l’individu…/ (première nouvelle, car les bons petits cathos de mon enfance m’ont traité de tapette tant et aussi longtemps que je ne me suis pas défendu….bel exemple de charité chrétienne!) Il dit aussi : les valeurs dont les gais profitent aujourd’hui sont le fruit d’une lente et difficile évolution, basée sur l’apport chrétien…. etc. …Foutaises!

La société humaine dans sa totalité est responsable des horreurs commises envers les homosexuels de toutes les époques, autant les politiciens que les religieux. Si on brûlait les sorcières encore au 19ième siècle aux Etats-Unis, imaginez un pauvre homosexuel perdu au fin fond du Wisconsin dans ces états ultra religieux où l’on défend davantage le port d’une arme à feu que les valeurs humaines. Dans cette société dite parfaite que la planète s’ingénie à copier et admire tant, on tue et terrorise encore des noirs, des asiatiques et des homosexuels parce qu’ils ne correspondent pas aux critères fixés par la société blanche hétérosexuelle dans laquelle ils évoluent (quel grand mot pour ce genre d’individus). Pourtant, leur fameuse bible prêche l’amour, la gentillesse, la charité chrétienne dans tout ce qu’elle implique. La bible condamne les rapports sodomites, le Coran les traite d’animaux, la Torah n’ose même pas aborder le sujet tant il n’est pas question d’envisager ce genre de problématique. Pour les brahmaniques, les shintoïstes, les hindouistes et les bouddhistes, je ne sais pas, or, je doute fort que nous soyons les bienvenus. Ici, on ne parle plus d’interprétation, mais bien des écrits dogmatiques et à tout analyser, moralisateur et destructeur dans l’absolu.

Je n’aborderai pas les 3,000 et quelques mouvements religieux américains. Pour ce pays aux milles contrastes, il s’agit d’une plaie. Première devise de l’Amérique toute puissante : In God We trust. Pas très convaincant pour une société qui n’est pas une théocratie. Les différents rites religieux qui emprisonnent l’esprit des faibles refusent d’emblée d’intégrer ou même de simplement réfléchir à ce que sont les homosexuels. Il n’est pas question d’étudier notre façon de vivre car, au départ, nous sommes des dépravés, des contre-nature et ce dernier terme m’effleure les oreilles assez souvent pour me sauver en courant de ces formalistes, ces conservateurs qui souvent refusent tous les plaisirs que nous offre la vie.

Aussi loin que je me souvienne, jamais une spiritualité quelle qu’elle soit ne m’a effleuré l’esprit. Je me suis de tout temps considéré comme libre-penseur, sans attache théiste donc religieuse. Je vais au-delà de l’athéisme en frôlant, en flirtant avec l’agnosticisme. Ce mot, lorsque l’on en connaît la signification, est pour beaucoup la part du diable. On ne doit pas rire à l’évocation du mal, de Satan, du diable, car je côtoie des gens apparemment sain d’esprit, fort religieux, qui croient dur comme l’enfer qu’existent ses flammes et le maître de celles-ci. Pour un grand nombre de personnes, les religions sont une porte de sortie afin de trouver un guide qu’ils n’arrivent pas à dénicher en eux-mêmes. Dieu, s’il existe, est une entité formée par nous en lui-même. Dieu est un tout, il est sa propre part existant en nous qui sommes lui. Dieu est l’être et l’être est Dieu. Il est l’exploration de lui-même en nous. Le bien, le mal, nous en sommes ses parties et son tout. L’homme n’a pas besoin de directeur spirituel comme guide, car ces forces religieuses deviennent presque à coup sûr les combats de l’agneau devant le loup. Les prélats, les nonces, les mollahs, les ecclésiastiques de partout manipulent à leur aise les âmes perdues, parfois galeuses tout comme les politiciens parachèvent leur travail en fouillant allègrement dans nos poches et en éditant des lois bien plus souvent en leur faveur qu’en la nôtre.

Malgré ce qu’en pense et écrit M. Leroy, je n’ai personnellement besoin d’aucune religion pour m’assaillir de prêchi-prêchas, je suis unique comme tous les êtres vivants sur cette planète et je mourrai un jour au même titre que le curé da ma paroisse, le pope à Athènes, mon chien ou la feuille qui tombe d’un arbre à l’automne. Nous aurons tous un même point commun : les cendres, la poussière. Je passerai de la lumière à l’obscurité sans que personne ne puisse me sauver ni même un hypothétique Dieu.

Je suis ce que je suis et personne ne m’empêchera de vivre ma vie en aimant les hommes et glorifier mon amour pour celui avec lequel je partage mes jours depuis bientôt 16 années. Si ça se trouve, c’est peut-être lui ma lumière.

Mes connaissances s’accroissent chaque jour et pourtant, mon bonheur n’en est que plus simple.



Serge Brousseau Morin

11 août 2003




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Petite réflexion sur le genre humain…!



Il y a genre et genre. La première est d’avoir un genre : caractériel, jovial, pincé, sympathique ou encore très très imbu de soi en se flattant de toutes les soies que l’on puisse imaginer ou composer. Mais enfin, ceci est autre chose, même un autre genre de genre. On dit qu’il ou elle a un genre de beauté également, genre Leonardo ou Gino (pour les Français, ce dernier signifie, pour les Québécois, rital tombeur kitsch); il y a la femme araignée qui attire tout sur son passage qu’elle soit d’un penchant ou d’un autre; il y a le laideron charmant auquel personne ne résiste, et oui, ça arrive. Les classiques, les belles gueules impeccables froides comme des banquises. Les blonds, les noirs, les bruns, les châtains, les gris, ceux que l’on remarque dès leur arrivée dans une pièce, beau comme un cœur aux cheveux poivre et sel, au visage de 30 ans et pour qui la sexualité est une aventure téméraire voire impossible dans certains cas obscurs.

Oui, il y a tout cela et nous pourrions en faire des années-lumière d’exemples tant chez l’humain le genre est d’importance et devient l’un des premiers atouts de séduction dans nos sociétés. Je ne pense pas ici en particulier au vingtième siècle, mais à tous ceux passés pour lesquels nous nous passionnons encore et devant lesquels nous demeurons pantois. Prenez par exemple la célèbre Marie-Antoinette, reine de France qui, élevée par une mère austère, fit tant qu’à elle son petit bonheur était de se créer de multiples genres afin d’oublier l’ennui de son époux qu’elle n’aimait pas et la morbidité de l’éducation reçue en Autriche. Le rapport à la séduction ne passe pas tout à fait par hasard par des modes ou des genres. Fatiguée de ce qu’elle avait connu et enduré par moment avant la mort du roi Louis XV, elle manqua à l’étiquette de Versailles en brisant la période de deuil par de nombreux enfantillages quoiqu’elle n’eut que 20 ans à cette époque. Elle se fit offrir le Petit Trianon, en fit raser les jardins pour, disait-elle, casser la monotonie du parc de Versailles. Elle créa un nouveau genre, plus libre, plus désordonné à l’anglaise. Ses toilettes, sa coiffure s’en ressenti en donnant au monde le Rococo. Des encorbellements surchargés, depuis sa tête jusqu’aux potiches florales qu’elle faisait placer un peu partout. Marie-Antoinette venait de définir et créer un genre, donc un style et par ce nouveau courant, elle charmait car toute la cour et même ailleurs, par l’entremise des ambassadeurs, firent de même. La reine donna le ton. Louis XVI ne pouvait lui résister, il tombait sous le charme de son genre, tout comme Louis XV, son grand-père.

Si des genres, Marie-Antoinette en inventa à ne plus savoir qu’en faire, toutes les époques firent la même chose. La nôtre n’en est pas exclue. De nos jours, tous les genres sont permis. Du plus mièvre, les attardés des années 70, aux plus excentriques, les noirs corbeaux de nos cités surpeuplées. Entre eux, il y a une foule de genres que l’on ne peut ignorer et par ceux-ci, nous pouvons très souvent définir à quel genre sexuel appartient la personne. Voilà, le mot est lâché, sexe, sexuel, sexuellement, hétérosexuellement, homosexuellement et pour ne point blesser les âmes agacées ou tourmentées, les hétérohomosexuellement actifs. Ces derniers n’ont aucun complexe et c’est tant mieux pour eux, ils sont peut-être moins coincés ou au contraire vaguement convaincus de n’être pas branchés. Bref, les genres sont tous plus palpitants les uns les autres même si parfois notre fibre critique défavorise ou écarte de notre chemin les moins ragoûtants. Normal, je ne coucherais pas avec un genre de gars qui ne me plairait pas. À moins de souffrir de masochisme.

Dans la communauté homosexuelle, tant hommes que femmes, combien de genre dénombrons-nous? À bien y regarder, je crois qu’il y a un genre différent pour chaque homme et chaque femme composant le paysage gay. En tout premier lieu, et je ne causerai que des hommes pour éviter la crucifixion ou la flagellation, disons que les gays déterminent encore les modes, c’est-à-dire le look donc, le genre à adopter. Il y a ici un paradoxe puisque j’affirme que chaque être humain dans cette communauté est différent, comment peut-on créer un courant, un genre? On lance DES modes, plusieurs à la fois. On remarquera que dans un bar, un club ou sur une terrasse, les habitués, en général, adoptent le look de l’endroit. On ne retrouve pas la foule du Drug store au Sky et inversement. Il s’agit de deux endroits gays à Montréal pour ceux qui l’ignorent situés dans ce que nous appelons le Village gay.

Malgré tout cela, il y a deux genres que l’on ne peut oublier : le masculin et le féminin. À l’intérieur de ceux-ci, plusieurs genres de masculins, autant de féminins. Le genre gay straight ou le genre à cheval sur les deux, c’est-à-dire hyper straight dans son milieu de travail et hyper folle dans son milieu de vie privée. On peut voir aussi, le genre folle partout, celui pour laquelle (il n’y a pas de faute de genre ici) aucun plafond n’est assez haut pour la grandeur de sa folie. Ce sont les plus distrayants, avouons-le! Ils ont un courage hors du commun. Et que dire du Gino gay, tombeur impénitent, chemise ouverte, poils bien en vie et en vue, bosse placée dans le pantalon cousu sur la peau, gland bien offert. Ça existe encore et on les remarque. Et ici, de ce côté de l’Atlantique, il y a les cowboys, pas seulement les vrais qui nous viennent de l’ouest canadien ou américain, mais ceux qui, ici, dans les rues de Montréal, s’amusent à se dandiner comme leurs pairs des plaines arides du deep south américain, les clones et quelques fois : les clowns. Ceci est autre chose et j’ose croire que je ne serai pas occis.

Les cuirs. Là, j’avoue être bouche bée devant autant d’exotisme. Assurément, se balader ainsi vêtu, et parfois la fesse à l’air et la contemplation libre, me laisse songeur. Puisqu’il y a également dans ce genre, de vrais mâles, des durs de durs mais aussi, des folles et…et…quoi encore! On me dérange dans mon genre? On voudrait me faire croire que les genres s’influencent mutuellement, qu’ils sont tous libres de s’intercroiser sans heurts? Je n’en crois rien. Le travesti n’arrivera jamais à s’inclure, à s’immiscer dans le jardin des cuirs machos s&m s’il ne transige pas ses frousfrous pour des chaps et d’épineux cockrings. Le B.C.B.G. techno branché ne pourra pas se vautrer dans le lit ou l’existence d’un hyper quétaine tout simplement parce qu’ils ne vont pas ensemble. Voilà pour les genres. Masculin singulier, masculin pluriel, féminin singulier, féminin pluriel. Féminine pour Muriel, au pluriel pour Catherine; masculin pour Quentin, singulière catin pour Albert-ine en plusieurs tons… la vie est bien faite, même si nos différents genres nous classent dans des bocaux, des éprouvettes différentes, nous savons que tous genres confondus, nous pouvons vivre côte à côte, sans nous blesser, sans nous faire de mal, sans nous imaginer que l’un est moindre parce qu’il est différent… c’est ici, la différence, celle de jauger qu’il ne faut pas juger.

La colonie homosexuelle, mieux portante qu’il y a une quarantaine d’années, est encore malgré tant d’efforts, ostracisée. Pourquoi est-elle mise de côté? Parce qu’il est dans le genre humain de créer des castes, des clans, des gangs. Or, dites-moi pour quelles raisons certains gays trouvent dommage voire outrageant ou désolant que des hommes s’habillent en femme ou qu’ils soient à mi-chemin entre l’homme véritable et la femme absolue? Si nous inventons des clans ce n’est certes pas pour ostraciser, mais bien pour que chacune des personnalités composant nos sociétés soient libres de disjoncter comme il l’entend sans avoir à subir les foudres des ses congénères, l’opprobre ou le jugement. Ne sommes-nous pas déjà assez excluent de la majorité bien pensante hétéro sans que nous adoptions la même attitude? Car, s’ils s’épousent devant Dieu et les hommes, devons-nous en faire autant simplement pour leur ressembler?

Dieu, que nous sommes un genre humain compliqué?

Bonne vacances à tous.


Serge Brousseau Morin

13 juillet 2003

 


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Et si les parents des gays n’avaient pas été…!


Et les parents, là-dedans!? Certains diront que s’ils n’en avaient pas eu, tout aurait été plus facile. Et d’autres encore que leur père et leur mère étaient dans l’absolu la condition sine qua non à leur acceptation, c’est donc dire à leur réussite sociale et même professionnelle dans certains cas. Quelques-uns n’en ont pas eu, quelques autres ont essayé de s’en inventer, en s’agrippant à des cellules familiales auxquels ils n’appartenaient pas, celle de leur conjoint ou conjointe par exemple.

Les parents, père et mère, sont pour nous tous d’une importance capitale. Personne ne peut fonctionner dans sa vie sans eux. Parfois, ils sont d’un emmerdement inimaginable, essayant de tout gérer, et quelques fois même de digérer des évènements à notre place en les mastiquant et les recrachant selon leur façon de voir l’existence en rapport avec leurs valeurs. Toutes les générations de parents se sont retrouvées en conflit continuel avec leurs marmots. D’ailleurs, les enfants sont mis au monde pour contester l’autorité parentale. Normal, l’enfant est né pour remettre en question l’apprentissage de la génération précédente. En général, si je scrute à la loupe les guerres inter-familles, les parents disent oui, les enfants non, même s’ils espéraient une réponse positive à prime abord parce qu’un parent n’est fabriqué que pour interdire. Ça vient avec le mode d’emploi. C’est sûrement vrai puisque nous sommes tous passés par cette voie.

Les parents peuvent s’attendre à tout de leurs rejetons : contestation, opposition, fumer, se droguer, sortir trop tard, coucher trop tôt, les mauvais amis, les influences néfastes, l’habillement et même l’accoutrement dans certains cas obscurs, le langage, les manières enfin, bref, tout est surprenant parce que tout est différent. Lorsque j’ai eu moi-même 18 ans, en 1970, j’entrais au collège, à l’époque, le plus contestataire de Montréal, le Collège du Vieux-Montréal. Tableau dans un pavillon d’artistes en tous genres : dopes, joints, dopes, LSD, dopes, acid, dopes, haschich, la panoplie complète du jeune dégénéré qui ne portait plus à terre et qui poussait ses vieux au rancard, car, nous étions non seulement jeunes, mais différents de tout ce qui avait existé avant nous. Pensions-nous! Et ce n’était pas tout à fait faux dans un sens. Par contre, que diable allions-nous inventer pour nous différencier de la génération croulante de nos papas et mamans qui eux avaient commis leur adolescence pendant la guerre de 1939.

En 1945, après cette boucherie que fut cette guerre en Europe, la vie changea du tout au tout. Moderne devenait-elle selon les dires et les souvenirs de ma propre mère. On jouait à de petits jeux bien innocents en regard de se qui se produit de nos jours : on s’embrassait à bouche que veux-tu dans les endroits publics ce qui ne se faisait pas avant la guerre si on était des jeunes gens bien élevés.

Lorsque les ados ou les jeunes adultes de ma génération se sont pointés le bout de l’exotisme en 1966, 67, 68, il n’était question que de n’accepter en rien toute la philosophie et le mode de pensée de ceux qui était à leur tour devenu de vieux croulants, même s’ils n’avaient qu’aux alentours de 35 ans. Quel âge vénérable lorsqu’on les examine du bas de nos 15 ans. Ça nous semble si loin….ouais, j’ai déjà 50 ans et n’ai rien vu venir. Bref, le temps a passé et les jeunes freaks des années de la révolution des Led zeppelin, Chicago, Black Sabbath, Santana, Pink Floyd et Janis Joplin se sont à leur tour épousaillés légalement ou non, sous le doigt de Dieu ou pas. Nous avons tout chambardé, tout bousillé et maintenant…Les enfants ont grandi, ils contestent tout ce qui leur est appris en vivant également avec les conséquences de leurs chers vieux qui ont voulu tout foutre en l’air les ambitions et les remontrances des grands-parents de leurs petits.

Une nouvelle donne est venue s’ajouter à tout ce qui a été bouleversé depuis la fin de la dernière guerre. Une affirmation qui jamais dans aucune société ne s’est manifesté avec autant de virulence et de détermination : l’orientation sexuelle. Si mes parents qui auraient aujourd’hui entre 75 et 80 ans ont dû passer au travers de ce qui leur paraissait comme effroyable, c’est-à-dire baiser à gauche et à droite avec le premier venu, écouter de la musique de fou et se droguer à qui mieux mieux, les parents de ma génération et ceux qui tournent autour d’une jeune quarantaine d’années font face à un ajout de taille dans leur petite existence : plus ou moins 10 à 15% de leurs petits revendiquent le droit de vivre leur orientation sexuelle en toute impunité. Va pour cette chose que l’on ne comprend pas, mais qu’on ne leur demande que d’accepter, point à la ligne. Ce qui se passe dans le lit des citoyens ne regardent qu’eux, pour citer un premier ministre canadien aujourd’hui disparu. Sauf que, l’évolution des mœurs s’attendait à tout, mais peut-être pas tout à fait à ce regard différent qu’ils sont dans l’obligation de porter dorénavant sur les relations lubriques de leurs jeunes.

Les évènements se sont succédés et à vrai dire, personne n’avait prévu qu’un jour tous les homosexuels (elles) de la planète se lèveraient d’un seul bond pour crier à la société : nous existons et nous réclamons les mêmes droits que tout citoyen ordinaire. Nous ne voulons plus être placé au ban des pestiférés parce qu’un garçon tient la main d’un autre ou parce qu’une fille aime bien glisser ses lèvres entre celles de sa copine. Comprenez cette dernière comme vous l’entendez. Mais, malgré toute la bonne foi du monde, même si une extraordinaire évolution a fait son chemin en construisant des barrages contre les homophobes, dites-vous que ces derniers sont encore sur les remparts et que jamais, au grand jamais nous ne devrons lâcher la lutte qui s’est entreprise il y a une trentaine d’années. Des loups veillent. Des lois, ça se défait sous tous les prétextes possibles ou tout simplement sans aucun. Veillons au grain.

En conclusion, les parents de 1918 devaient admettre que la guerre avait bouleversé les mœurs, leurs enfants dansaient le charleston et les femmes commençaient à porter des pantalons en fumant des cigarettes. La guerre de 1939 ayant stoppé bien des élans, la nouvelle morale de l’après-guerre amenait la jeunesse de l’époque à sauter au rythme des orchestre de jazz avec les Glenn Miller ou Benny Goodman; les jeunes filles se décolletaient, les ourlets remontaient et un peu plus tard on se pâmait pour Elvis. Et puis, les Beatles ont provoqué en hurlant le peace & love, en chantant l’amour, la liberté et la récréation pour tous. 1970 a vu les balbutiements non seulement de l’émancipation sexuelle, des femmes entre autres, mais l’apparition d’un mutant : la folle des salons de coiffures, des grands couturiers et de tous ces métiers attribués aux homosexuels se montraient, créaient des bars de rencontres que la police fermait pour cause de mauvaises mœurs. En persistant et en contestant, les bars, clubs et la société gay se sont établis.

Nous avons accompli des pas de géants depuis une trentaine d’années. L’autre jour, en voiture près de chez moi, j’attendais à l’intersection le passage au vert. Deux jeunes garçons sont passés sur le trottoir en se tenant par la main. Ils n’avaient guère plus de 17 ou 18 ans. Je les ai enviés, presque jaloux de cette extraordinaire liberté qu’ils s’accordaient dans un quartier qui n’est pas au centre-ville et encore moins le village gay de Montréal. Ils n’avaient qu’un défaut : ils s’aimaient. Edith Piaf aurait chanté : Le soleil sur nous peut s’effondrer et la terre peut bien s’écrouler, Dieu réunit ceux qui s’aiment. J’aurais voulu, en 1970, alors que j’étais amoureux du plus beau gars de la planète, Marc, avoir le courage, la folie de lui demander de poser ses somptueuses lèvres de 16 ans sur les miennes de 17. Mais j’osais à peine imaginer qu’il pouvait même me frôler. Je l’aimais éperdument. Je suis demeuré sur ma faim à tel point que je vous en parle 33 ans plus tard.

L’amour n’a qu’une voie. Le désir n’a qu’une voie. Ces deux qualités extraordinaires que possèdent les humains peuvent se voir détrônées en quelques coups de mauvaises baguettes magiques par des frustrés de tout acabit, de toutes provenances étranges et aux esprits déformés. Ne vous souciez que d’un devoir, celui d’aimer votre prochain qu’il soit votre pareil, qu’il porte des culottes, des talons aiguilles ou des frisettes à 3 heures de l’après-midi. Pour ma part, j’aime le même homme depuis plus de 15 ans et que personne ne vienne seulement essayer de me l’enlever, je mords…..!

Serge Brousseau Morin

12 juin 2003

P.S : Eh! J’oubliais. Les parents dans tout cela!? Expliquez-leur, exposez-leur vos préférences et s’ils vous aiment autant qu’ils le prétendent et autant que les miens m’ont aimé, ils finiront par admirer votre courage de vivre votre différence et ne vous en aimeront que davantage.

 


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Éditorial - Et si nous n’étions plus gays…!


Nous avons tous autant que nous sommes, un jour ou l’autre, pensé ou imaginé que nous n’étions plus homosexuels. Une idée comme ça jetée en l’air, on jette les dés, on refait sa vie et puis… on rentre dans le rang de la normalité. J’ai toujours trouvé ce mot ignoble normalité, il suppose que nous sommes tous égaux, en taille, en âge, en format duplicata, en pensée, en logique, bref que nous sommes moulés à la perfection à l’intention et à l’usage des dirigeants. Car voilà bien le hic : les dirigeants de tout acabit. Les religieux nous voudraient occire, décapités ou pis castrés puisqu’il est bien connu que nous sommes tous d’inqualifiables pervers, et que si nous n’existions plus… quel soulagement pour les Vaticaneux et les mollahs d’un peu partout.

Ah! Quelle idylle merveilleuse pourrais-je faire en convolant loyalement et légalement dans une église au bras d’une jeune nymphette vierge pure et blanche pour laquelle j’aurais des élans passionnels quotidiens et à laquelle je ferais des tas de bambins allant de zéro à quinze ans à raison d’un par année. Comme je serais heureux! Et pour compléter ce bonheur parfait, parce que j’aurais enfoui des désirs invertis, les parcs, les toilettes et ce genre d’endroits accueilleraient mes déviances que je ne pourrais soulager autrement étant un être illégal.

Cette vie minable a été dans un autrefois pas si lointain. On se cachait, honteux d’un état maléfique qui rongeait le cœur et surtout le bas-ventre de ces hommes sans cesse coupables de ce qui n’était pas un crime. Du moins, si je me réfère à ma qualité d’homosexuel d’aujourd’hui, je ne suis ni responsable, ni coupable de ce que je suis. Les actes sexuels que je pose ne sont pas contre-nature et je me sens on ne peut plus normal lorsque dans un transport amoureux, je me jette corps et âme sur l’homme que j’aime. Que peut-on reprocher à l’amour… quel qu’il soit???
Et cet amour, ce sentiment si beau et si complexe, des présidents de droite, des cardinaux mangeurs de balustres et des mollahs excessifs voudraient plus que tout me le faire ravaler, m’interdire l’existence sous prétexte que le diable m’habite. On a souvent dit et écrit que toute personne s’opposant farouchement à une chose, un état, une vision était elle-même cet état. En somme, que ces extrémistes s’opposant au bonheur légitime de chaque être humain étaient dévorés par la même passion cachée, enterrée, enfoui sinon vécue dans l’ombre de leur conscience et de leur cellule de supposés ascètes. Si la privation, l’auto-flagellation et la pénitence est le genre d’existence qu’ils ont choisi ou se sont imposés, libre à eux de vivre ces sacrifices incongrus. Par contre, ils n’ont pas le droit moral (cette moralité dont ils brandissent le fanion haut et fort) de me culpabiliser ou de m’interdire de vivre mes jours comme la nature m’a formé. Je suis ainsi et c’est ainsi que Dieu me fit. Ceci pour les croyants et puis… ce que vous voulez pour les autres… dont je suis!

Le Vatican, et l’Islam (je crois que ces derniers n’ont jamais cessé) ont recommencé à ruer dans la conscience des honnêtes citoyens en nous accusant de ne pas être des humains normaux, qui rentrent dans le rang, se taisent et agissent comme tous les autres en les écoutant sans aucune forme de contestation. Le Vatican dit de nous que nous ne sommes pas des individus ayant des droits peu importe lesquels. L’administration du pays au sud du Canada, coincé avec un président belliqueux, s’est abstenue de voter une résolution qui ferait de tous les homosexuels(elles) des êtres à part entière, des individus ordinaires point à la ligne. Curieusement, cette proposition émane d’un pays qui assassine des milliers de gays chaque année, le Brésil. Serait-ce un effet bénéfique du nouveau président? Toujours est-il que chez les catholiques (et je présume chez tous les chrétiens), des frères, des prêtres, des ecclésiastiques, des aumôniers, des pasteurs et des popes vivent une homosexualité latente ou se réfugient dans la prière pour certains, dans l’abstinence absolue pour d’autres et pour quelques-uns plus aguerris, dans les saunas et les parcs de toutes les cités éternelles.

Les menaces de nous renvoyer à nos culpabilités respectives, à nos cellules grises et à nos enfers intérieurs sont à nouveau à nos portes. Quelques méchants et pervers politiciens et serviteurs de Dieu voudraient nous voler ces droits si chèrement acquis et qui encore ne sont ni complets ni solidement ancrés dans la vie de chaque homosexuel(le) de cette planète. Si au Québec, des intervenants charmants et remplis de belles intentions repoussent l’homophobie autant que faire ce peut avec les maigres moyens mis à leur disposition, ailleurs et même très près de nous, on s’acharne à nous détruire en nous diabolisant à nouveau. Ils ont toujours été là, à guetter, à surveiller l’évolution d’une situation contre laquelle, jusqu’à présent, ils ne pouvaient rien. Pour notre plus grand malheur, certains d’entre eux ont repris le pouvoir et ils entendent bien nous faire ravaler nos prétentions à une existence normale.

Un peu chaque jour leur fait gagner du terrain sur les âmes sensibles et fragiles que sont les humains en mal de méchanceté. Il est si facile de manipuler des foules et de finir par les contraindre habilement à adopter leurs idées de la façon la plus abjecte : la manipulation des consciences. On me rétorquera que la population de nos jours connaît et reconnaît la légitimité des gays et des lesbiennes. Bien sûr, on est souvent prêt à nous accorder terre et mer jusqu’à ce qu’un jour ils se rangent de l’autre côté de la rive à cause justement de ces revers de conscience dont les humains sont si habiles à faire changer. Des girouettes.

Je n’irai pas plus loin, je me fâcherais. Oh! Et puis, rassurez-vous, c’est déjà fait. Non seulement suis-je né homosexuel, mais en plus, ma nature m’affuble de combativité excessive, d’opinions souvent, très souvent contraire à la masse et à ceux qui les dirigent. Je suis un révolté né qui essaie de se calmer maintenant que la cinquantaine est arrivée. Mais, c’est bête, comment puis-je m’interdire l’indignation quand elle se trouve à ma porte à chaque seconde…!?


À Bibiane, mère exemplaire qui se reconnaîtra entre toutes pour son amour et sa compréhension.



Serge Brousseau Morin

11 mai 2003



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