Blog Londonien 2012-2013

 

Roland Michel Tremblay, Londres UK

 

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8 Janvier 2012

 

                Je reviens du Saguenay-Lac-Jean, deux semaines au Québec pour revoir ma famille. J’avais vraiment besoin d’une cassure du travail, sans ça je ne crois pas que j’aurais pu y retourner très facilement. C’est rendu l’enfer à la grande Cour criminelle de Londres, heureusement il y aura de grands changements dans les trois prochains mois. On va perdre notre Court Manager et j’espère qu’on va se débarrasser de sa bitch responsable des ushers par la même occasion. J’ai certainement l’intention de tout faire en mon petit pouvoir pour la déloger de sa pseudo-position qu’elle occupe temporairement depuis plus de deux ans sans jamais avoir passé d’entrevue, une position qu’elle n’occupe que parce qu’elle couche avec le boss. Elle était une amie avec qui j’allais prendre un verre après le travail, mais tout ça a changé lorsque mon copain Stephen a commencé à travailler là aussi. Tout le monde le déteste à cause d’elle, et maintenant je ne serai satisfait que lorsque sa tête va sauter.

Je me vois déjà habillé en chevalier de la Reine d’Angleterre, prêt à être décoré d’un OBE (ou le prix d’honneur des chevaliers, peu importe), avec une épée étincelante d’or, lorsque d’une façon des plus solennelles et protocolaires, ou plutôt formelles, le monde présent, la Reine incluse, ne verront même pas la lame sortir de son étui avant que la tête de la pute soit détachée de son corps, s’envoler pour aller se retrouver dans les deux mains ensanglantées de son amoureux, le Court Manager déchu.

On excusera peut-être la violence avec laquelle commence mon nouveau journal londonien en ce 8 Janvier, je me remets d’une sinusite, je suis encore sur les antibiotiques, et ce soir je bois du whisky et du Grand Marnier straight, nous n’avons même pas de glace. J’écoute du Dépêche Mode, comme lorsque j’étais adolescent, une des seules musiques qui provoque encore en moi une quelconque émotion. J’ai trop écouté Tori Amos ces dernières années, je dois revenir à ma source première, surtout en ce début d’année.

C’est bien connu que les débuts d’années pour moi c’est la remise en question absolue, le bilan de l’année dernière et l’établissement d’un plan d’action pour le futur, du moins pour la prochaine année. D’habitude j’ai toujours terminé d’écrire un livre ou un autre, et je dois décider quoi écrire ensuite. Et toujours dans mon existence l’année d’avant s’avère meilleure du point de vue de mes succès et accomplissements personnels que n’importe quelle année antérieure. Mais pas l’année dernière. Ça a été ma pire. Je n’ai pratiquement rien écrit, je n’ai pas terminé mes deux derniers livres de science-fiction, je n’ai écrit pratiquement aucun article bien que ceux que j’aie écrit soient peut-être mes plus importants, et j’aurais au moins voulu avoir envoyé ce dernier article sur la théorie de l’expansion subatomique sur lequel j’ai travaillé pendant des mois avec Mark McCutcheon, mais ça a dû attendre à 2012 parce que nous n’avons plus le temps pour rien. Notre emploi du jour mange toute notre existence. Un article si révolutionnaire, il pourrait et devrait changer le monde entier, toutes les conceptions scientifiques de l’univers depuis les Grecs. Le plus important article jamais écrit, qui va remettre en question Einstein, Newton, la loi d’Hubble, la théorie du Big Bang, et la science de la cosmologie au grand complet. Quelque chose qui devrait me tenir occupé ce mois-ci, qui risque de faire de 2012 mon année la plus importante jamais vécue. Voilà ma chance de changer le monde, pourquoi ne suis-je pas plus emballé? Quand on travaille trop fort, sous un stress infernal, nous n’avons plus le temps pour la vanité personnelle.

Aussi je pense que mon problème majeur est que j’ai dû arrêter de boire de l’alcool, mon foie ne la supporte plus. Christ! J’ai même pas encore 40 ans et mon esti de foie est en train de contrôler mon existence comme jamais ma propre conscience et mon bon sens en seraient capables. Je ne buvais même plus une fois par mois, et encore. Maintenant je dois apprendre à écrire des choses brillantes et révolutionnaires sans alcool. Et c’est rien, ma sinusite m’a presque convaincue d’arrêter de fumer, mais voilà, je suis faible, j’ai comme décidé, ce soir je pense, de ne pas arrêter. J’aime dire que pour écrire des romans je n’ai pas besoin d’alcool, que ça détruit mon jugement et la qualité, mais je n’en suis plus si certain. C’est le trop d’alcool qui tue la créativité, mais l’alcool est nécessaire pour démarrer le moteur. Mais c’est juste que j’ai jamais le temps d’écrire, alors pour me motiver, pour le démarrage, il faut l’alcool, et la musique.

Oh oui, l’année dernière j’ai passé aux nouvelles à la télé internationale, on m’a interviewé sur les événements de Londres cette dernière année, et ça a certainement impressionné ma famille et mes amis. Mais ce n’est pas une avenue que je désire poursuivre, j’aurais pu y apparaître bien plus souvent aux nouvelles internationales, mais je ne l’encourage pas, je le fais quand on dirait que je n’ai pas la choix. Lorsque je viens d’écrire un article ou deux comme cette année qui ont énormément attiré l’attention, des articles politiques, et alors les producteurs de nouvelles me contactent et me convainquent de parler à la télé. Mais c’est un stress monumental supplémentaire, et j’ai tellement peu de temps pour accomplir quoi que ce soit. Alors je ne sais pas à ce propos où j’en suis et ce que je veux faire. Ma vie prolifique de journaliste s’est éteinte l’année dernière, je me suis senti obligé d’écrire seulement lorsque j’ai vraiment eu l’impression que les grands manipulateurs de destinées de ce monde sont allés trop loin et que c’était impossible pour moi moralement et éthiquement parlant de ne rien dire. Un peu comme toute ma vie littéraire en fait, je n’ai jamais écrit que lorsque j’en ressentais un grand besoin impossible à atténuer ou à oublier.

 Il est vrai que je ne me suis concentré que sur une seule chose cet an passé, écrire sur la théorie de l’expansion, seulement deux articles sont sortis de mes tripes et de celles de Mark McCutcheon, et le troisième aurait dû faire partie de 2011. C’est une bonne cause, c’est devenu ma seule cause, une cause qui mérite un sacrifice absolu, enfin une cause qui mérite que l’on soit tué afin que ce message, cette nouvelle science, voit le jour. Je vais mourir à essayer, je suis prêt à mourir pour que le message passe dans les masses. Tient, une idée intéressante. Pourrais-je planifier une mort spectaculaire pour atteindre les masses? Je devrai y songer plus amplement.

Après tout c’est 2012 cette année, et à peu près toutes les Bibles, toutes les anciennes civilisations, tous les mendiants de la fin du monde, on bien prédit que la fin du monde est pour dans onze ou douze mois. Ça ne me laisse pas grand temps pour changer le monde en lui apportant une nouvelle science, la seule vraie théorie du tout, et peut-être par le fait même éviter la fin du monde. Ne suffit-il pas de régler le problème de l’énergie? Une nouvelle physique devrait apporter toutes les réponses nécessaires.

Je trouve toujours une motivation suprême pour continuer à écrire malgré un manque d’intérêt marqué pour à peu près tout dans le monde. Mais ça n’a jamais vraiment été un facteur, c’est l’œuvre d’une vie sur laquelle je travaille, ça n’a jamais été le succès d’un roman ou deux. Sinon je travaillerais en ce sens. Je n’ai rien fait pour me promouvoir l’an passé, je n’ai pas répété mes campagnes marketing qui ont fait de moi le site francophone le plus populaire et lu des dernières années avant l’an 2000. En un temps où il était facile de déjouer les engins de recherches, en un temps après 1995 où le monde découvrait à peine les possibilités de l’Internet. Je suis un enfant de l’Internet, j’y étais au tout début. Mais après j’ai eu peur de soumettre mes sites, j’ai eu peur de l’attention, des gens qui me contactent, des producteurs, journalistes ou autres, je ne désire pas vraiment le succès ou l’attention, je ne désire pas passer aux nouvelles ou donner des entrevues, ça consomme trop de temps et d’énergie. Et pourtant un jour j’aurai besoin de toutes ces choses, j’en aurais besoin maintenant. Je dois refaire la fonte de tous mes sites, tout emporter sur un seul site, et alors recommencer mon marketing. Subir l’impact. Une chose primordiale que je dois accomplir cette année, et terminer ces damnées deux livres de science-fiction afin que je puisse passer à autre chose, écrire autre chose.

Je me devais de vivre la vie la plus intéressante, une existence si exotique et accomplie, que je n’aurais qu’à revenir au Saguenay-Lac-St-Jean et laisser les autres raconter ma vie de rêve pour que le bon peuple se jette à mes pieds impressionnés par ma grande carrière indéfinissable. Le problème je l’ai vécu cette année à Chicoutimi, à Alma, à Jonquière, chez les amis et la famille. On me présentait partout comme un auteur qui vit à Londres depuis presque vingt ans, qui a vécu à Los Angeles, Paris, Bruxelles, New York, etc. Et non seulement ça n’a eu qu’un petit impact, moi-même je n’ai su m’y vautrer dans toute ma prétention et ma vanité. Ça a passé comme du beurre. Après les préliminaires, nous étions vite retournés à la première case. J’ai comme compris que le bon peuple est si préoccupé de l’opinion d’autrui sur leurs propres personnes, ils n’ont pas le temps ou la chance de s’extasier sur les accomplissements d’autrui. Et de toute manière, ce n’est plus ce que je recherche. On ne vit pas une vie fantastique au-delà de tout juste pour revenir dans sa ville natale pour voir les gens se prosterner devant des chimères.

Sans doute parce qu’avec le temps j’ai fini par croire à mes propres balivernes, j’ai fini par croire que je pouvais vraiment changer le monde, et à ce niveau ce n’était peut-être plus de la fabulation, j’ai fini par me prendre au sérieux. On peut changer le monde, du moins on peut l’influencer à prendre une certaine direction. Je n’ai jamais vraiment eu de preuve de l’impact que mes articles politiques ont pu avoir, seulement l’influence peut-être que j’ai eu sur les autres journalistes sur les sites où j’ai été publiés, mais je pense vraiment avoir eu un impact, je pense avoir aidé du moins à prévenir le pire. Expliquer comment et pourquoi prendrait une thèse de doctorat approfondie, déjà toute écrite dans ma tête, mais oui, je pense vraiment déjà avoir joué un rôle important en ce monde. Simplement parce que la plupart des journalistes ne sont pas par nature des gens à principes qui sont capables d’originalité, ils ne font que répéter ce que tous les autres disent. Rares sont ceux avec des opinions originales, et qui osent les lancer dans le monde.

Ai-je simplement encore réussi à exploiter alors les événements et les outils à ma disposition? Savoir voir comment atteindre sa cible, en un temps où il était crucial d’avoir un impact, avoir toutes les bonnes choses à dire au moment le plus opportun, et les contacts développés selon les circonstances afin que tous les cubes tombent en place? Oui, sans doute, peut-être, je ne sais pas. Je suis incapable en ce moment de répéter mon succès des deux années qui précédent la dernière. Mais alors il existe d’autres moyens, d’autres sources pour se faire entendre, et l’année dernière ça a été les médias de masse. Les réseaux officiels de propagandes médiatiques « ennemis » m’ont donné la parole, moi, un conspirateur et un traître à tout ce que l’on représente, à la version faussée officielle de notre histoire telle que racontée par nos propres réseaux de nouvelles. Il existe donc toujours une solution, suffit de la trouver, de l’exploiter. Non, je ne suis pas un traître, je travaille pour la propagande ennemie parce que c’est la seule façon de me faire entendre, la seule façon de dénoncer notre propre propagande qui est devenue trop puissante devant une population ignorante et endormie. Du calme, je ne suis pas un extrémiste, je ne suis même pas un anarchiste. Il est grand temps de sortir le Grand-Marnier du congélateur je pense.

Une chose m’a vraiment rassuré lorsque je suis retourné au Québec ce dernier mois. Lorsque l’un des hôtes d’Air Canada m’a remis un exemplaire du Devoir et de la Presse. Ça m’a tellement dépité et en même temps enchanté, que j’ai décidé de commencer ce nouveau journal en français, en québécois plutôt. J’en suis toujours à me demander si mes écrits littéraires sont suffisamment littéraires, si je suis de taille pour prendre d’assaut la France et les États-Unis, dans leur langue respective, mais quand je reviens au Québec et que je vois le niveau de langue, je me sens comme au sommet de mon art, personne ne peut me battre. Pourquoi? On dirait qu’ils ont tous suivis les mêmes cours de journalisme, un style laconique, ou comme on dit en anglais « formulaic », de formule. C’est un style pourri qui existe même en France dans les grands médias, comme j’ai pu voir lors de mes lectures à propos de mes derniers articles politiques. Ça a traversé l’Atlantique. J’ai peut-être même un style original qui transcende non seulement le Québec, mais la francophonie également. Tout d’un coup je me suis rendu compte de l’importance d’écrivains francophones, avant que les machines puissent remplacer ce que le journaliste moyen arrive à peine à écrire. Mon Dieu, si je m’étais concentré à écrire des articles en français et à trouver des sources francophones, j’ai l’impression que je me serais rendu bien plus loin. À me faire entendre, bien sûr, l’influence que j’aurais pu avoir. Mais voilà, ce que j’avais à dire, c’était pour les Américains des États-Unis, et personne d’autres. Tout mon livre Destructivism s’adresse aux Américains, bien qu’il s’adressait originalement au monde entier. Mais à reprendre chaque essai pour le tourner en quelque chose d’actualité pour faciliter la publication, c’est devenu un livre perdu dans les masses de ce qu’écrivent tous ces anglophones, même s’ils ont peu d’imagination, d’originalité ou de convictions.

Sans doute je gagnerais à tenter d’écrire des articles en français cette année et à trouver des endroits où me faire publier. Mais même ça je n’ai pas le temps, l’énergie, la motivation. Il existe une seule chose cette année qui m’inspire vraiment, une seule chose en fait qui soit importante, qu’il me faille écrire, ce ne sont même pas mes romans. Ce sont des articles sur la théorie de l’expansion. Si je pouvais me défaire de Mark McCutcheon et écrire plus librement, il me semble que je pourrais plus facilement atteindre mes objectifs. À écrire avec lui les articles implique qu’ils soient peut-être plus autoritaires, plus scientifiquement acceptables, mais il me semble alors que non seulement nous manquons notre cible, mais en plus à ce rythme de trois articles par an, nous serons morts avant que ces articles aient un quelconque impact. Nous avons pourtant écrit un des articles les plus populaires du site de nouvelles indépendant le plus populaire (je l’ai écrit et il l’a corrigé), mais christ que ça a été dur d’en arriver là, ce sont les articles subséquents qui ont transformé cet article en l’un des plus lus en dehors du monde du masse média :

 

http://www.opednews.com/articles/Expansion-Theory---Our-B-by-Roland-Michel-Trem-100511-652.html

 

Je pourrais également traduire mes articles scientifiques précédents en français, et trouver le moyen de les faire publier partout sur l’Internet francophone. Un jour il me faudra bien trouver le temps de traduire le livre The Final Theory en français. Je suis à deux doigts de m’y mettre. Mais je dois d’abord voir si j’ai l’énergie et le temps de traduire mes articles et de les promouvoir ensuite.

Eh bien, je pense avoir établi l’année 2012 pour moi, cette année c’est l’année Mark McCutcheon, cet ingénieur électrique canadien qui vit en Australie et qui a écrit le livre le plus révolutionnaire jamais écrit : The Final Theory. C’est à moi de faire reconnaître au monde ce livre, c’est à moi de changer le monde. Après une décennie il n’a pas su se faire entendre, 2012 sera l’année où je vais changer tout ça, 2012 c’est l’année où tout va changer à tous les niveaux. Il faut absolument que du côté français je sois celui qui va tout changer. Il faut que je traduise ce damné livre, le livre le plus important jamais écrit. Au diable mes romans et tout autre projet grandiose que je vois toujours passer à l’histoire lorsque je pense à l’écrire le premier jour de l’année, avant d’y engouffrer les douze prochains mois. Je continue comme l’année dernière. Ça s’est terminé comme ma pire année de toute mon existence du point de vue créateur et succès, mais ça va conduire à quelque chose de bien plus important encore. Ça prend plus qu’un an à temps plein durant ses temps libres peu nombreux, pour changer le monde. Au diable mon propre succès, je n’ai pas perdu mon temps cette dernière année, ça n’a juste pas encore explosé. 2012 c’est l’année.

                Ces dernières années il me semble que tout ce que j’ai fait est de relire tous les livres de Sir Arthur Conan Doyle et ses Sherlock Holmes, et lire tous les livres d’Agatha Christie, et plus récemment j’achève de lire tous les livres de Frank Herbert et son fils, la série Dune. Et j’ai écouté à la télé, la plupart téléchargé, tout ce que j’ai pu trouver sur ces auteurs. Ce n’est pas si mal parfois de se retrouver en phase lecture pour un auteur, mais à un moment donné cette phase de lecture doit passer et il faut entrer en phase écriture. On dirait que j’ai passé une année entière à me complaire dans la création d’autrui, alors que j’aurais dû me concentrer sur ma propre créativité. J’ai beau me convaincre que rien n’est perdu, je puis maintenant sans crainte créer mon propre Sherlock Holmes, Miss Marple, Hercule Poirot ou même mon propre messie arabe Paul Atréides,  ou Moadib, Usul pour les intimes de la planète Arrakis. Ce n’est plus le choix ou l’exemple qui me manque, bien que je doive peut-être aller au-delà de mon Arthur dans Anna Maria : Prince Arthur of Connaught, Duke of Connaught and Strathearn, MI5, Director General, Sidmouth, Devon. Je me retrouve à un point où je dois décider d’en faire le héros de mon existence et d’écrire Anna Maria 2, ou alors m’inventer un nouveau messie digne de l’univers de Dune. Il me semble que nos héros dans Dune avaient un penchant un peu trop prononcé pour les génocides universaux. Avec même aucune bonne justification du pourquoi ou les conséquences positives à long terme de tels génocides interplanétaires. Christ! On peut quand même pas annihiler autant de milliards de personnes sans avoir même une idée du pourquoi c’était la bonne chose à faire! La pire des choses dans un roman voué au divertissement, est de devenir moraliste, avoir l’impression d’offrir un quelconque message éthique ou moral, mais là vraiment on se perd en conjectures. Il y a un message, Frank l’a dit, l’a confirmé, le grand danger d’un autre Hitler qui semble justifier l’impossible sans bonnes justifications. Mais j’hésite à finir de lire la série, j’en ai mon quota des génocides, même s’il s’agit de morts virtuelles. Parce que moi je suis incapable aujourd’hui de faire la distinction entre le vrai monde et le monde virtuel. J’existe autant dans l’un que dans l’autre, et j’existe plus souvent encore dans le monde évasif virtuel de la fiction. C’est la base de toute ma réalité, sans laquelle je n’aurais pas survécu. J’en suis au point où il serait temps d’inventer une machine à voyager dans le temps pour tuer le Duc Leto avant même qu’il ne donne naissance à son messie de fils, et le fils de son messie de fils. Il me semble que c’est encore plus important que de retourner dans le passé pour assassiner Hitler. Parce qu’Hitler à comparer à Paul Muad'Dib et son fils Leto II Atréides, c’est d’la schnoutte.

                Oh oui, j’ai perdu beaucoup de temps à écrire des idioties ces dernières années, des idioties calculées sans doute, une promotion marketing peut-être, j’avais certainement une raison ultérieure. Peut-être pas. Je parle de mes lettres au flot de Star Trek The Next Gen, et le chanteur d’Indochine. Disons que j’ai utilisé ces canaux pour surtout parler de moi, il est difficile de tenter de se promouvoir lorsque nous n’avons pas une machine marketing derrière soi. Mais c’était mal choisi, des choses, des gens du passé, plus aptes à intéresser le monde de ma génération. Jumeler le plaisir d’écrire ce que l’on veut écrire, tout en servant un but, ma promotion. Mal choisi parce que vraiment c’était non calculé pour intéresser les masses. C’est ça qu’un écrivain écrit quand il n’a pas le soutient d’un grand éditeur derrière lui, pour l’obliger à ne pas écrire des conneries. Un écrivain alors écrit ce qu’il veut, ce qu’il désire, lorsqu’il est saoul et seul, entre deux nuits avec le travail le lendemain. Je dois pourtant me tenir haut et fort et supporter tout ce que j’ai écrit, car ça ne pourrait jamais être écrit à nouveau, sans toute la misère et le contexte dans lequel ça a été écrit. C’est donc unique, ça devait être écrit, ça a été écrit. Sans aucune valeur commerciale, sans pouvoir être publié jamais, quel bonheur pour un écrivain de pouvoir écrire ce qu’il veut sans s’inquiéter, sans éditeur en arrière-plan pour lui dire quoi écrire qui pourrait se vendre. De ce point de vue, je suis un auteur unique, je n’ai toujours écrit que ce que je voulais écrire, voudrais-je changer ça? Je suis comme un blogueur Internet, pas plus important ou moins important que n’importe quel autre blogueur. Ce serait bien si j’avais au moins cette réputation, mais je ne l’aurai jamais. Je ne blogue pas vraiment comme il se doit, comme les blogueurs le font. Je suis « in limbo ». Je vous traduirai ça quand j’aurai compris ce que ça veut dire.

                Si j’étais intelligent, et je pense l’être, veuillez me pardonner pour le penser, tabarnack!, je devrais exploiter mon unique position. Je suis à Londres. Il s’en passe des choses à Londres! J’arrive à peine à finir de lire les sites de la BBC et du Guardian, il y a plein de choses qu’il faudrait traduire pour ces journaux francophones. Et même, exprimer des opinions peut-être? Rapporter des faits est une chose, rapporter ses opinions en est une autre, mais le vrai but des journalistes est en fait de rapporter ses opinions sans paraître le faire. C’est d’apparaître complètement objectif en rapportant les nouvelles, tout en incluant tout ce que le citoyen avec une intelligence le moindrement questionneuse pourra y lire afin de continuer la recherche sur les sites de nouvelles indépendants où il y trouvera la vérité. Il existe plusieurs façons d’accomplir un tel exploit, même si notre citoyen n’est pas un citoyen averti qui ira lire plus loin la vérité et les doubles entendre de n’importe quel article. En autant alors que l’on rapporte l’opinion officielle opposée, l’opinion qui finalement contredit l’autorité ou la propagande gouvernementale. Ces gens existent, il suffit de les trouver, de les contacter et de les citer dans l’article, alors ce n’est pas une opinion de l’auteur de l’article, c’est toujours l’opinion des autres, mais un état de fait non biaisé. Merde, ça s’appelle du journalisme d’investigation, de recherche, où l’on ne se contente pas d’écrire, ou plutôt de réécrire en ses mots les nouvelles du jour de l’AFP. Nous devenons de vrais journalistes, de vrais journalistes objectifs qui ne rapportent pas d’opinions personnelles, car ça ce n’est pas publié. Il existe plusieurs moyens d’être un journaliste honnête et objectif, sans vraiment l’être, capable d’écrire des articles dignes d’être publiés à la BBC. C’est ce que j’ai appris en 2011. Je devrais en faire bon escient en 2012.

                Je n’ai jamais écrit un bon article, rempli de choses que personne d’autre n’aurait pu écrire, sans que ce ne soit publié partout instantanément. Et je n’ai jamais vraiment essayé d’avoir une cible extrêmement précise. Je pourrais sans doute facilement devenir un journaliste francophone et en vivre. Suffit de développer la bonne liste d’endroits où envoyer les articles, et de faire la recherche nécessaire pour écrire ce que personne n’écrit. J’ai déjà la crédibilité, mais avec le temps j’en aurai une plus grande encore, mais ce serait certainement plus facile en anglais. Ce qu’il manque en journalisme aujourd’hui, c’est l’intelligence, et le temps pour contacter le monde, et ainsi écrire des articles objectifs impressionnants, sans avoir l’air d’exprimer une opinion personnelle. On laisse les autres, les bonnes personnes, parler à sa place, dire et affirmer mieux encore ce que l’on aurait pu dire. Ça c’est quelque chose que je peux faire. Devenir un journaliste plus engagé, qui contacte le monde, qui se déplace pour parler aux gens, et écrire en deux langues.

Je vais me concentrer sur quelques sujets, et le faire, devenir un journaliste plus engagé, de recherche. Maintenant, si comme Rupert Murdoch, je pouvais payer des pots-de-vin, je serais un succès assuré! Je vais me mettre en vitesse, j’ai été coincé en première vitesse trop longtemps. Je vais atteindre la cinquième vitesse en deux temps trois mouvements, et au moins vivre de l’écriture d’une manière ou d’une autre. La prochaine crise britannique, et il en survient une chaque mois, je saurai l’exploiter. Le journalisme indépendant va soudainement prendre de l’ampleur, ça va devenir ma propre propagande pour corriger la voie dans laquelle la propagande officielle actuelle nous envoie. Et je me demande juste combien d’alcool sera nécessaire sans que mon foie ne détruise tout, afin que j’accomplisse ma nouvelle destinée de 2012. Je serai un journaliste payé! Car je saurai me rendre indispensable. Mes articles ne seront plus envoyés à ma liste d’antan, de sites de nouvelles indépendants.

                J’ai de grands obstacles à surmonter pour accomplir ma tâche. La première est mon emploi à la Cour criminelle de Londres. Mais j’ai toujours réussi à écrire des articles auparavant, même s’ils n’étaient pas d’investigation. Mon deuxième est que je suis un « Public Servant » (fonctionnaire), et de par la loi britannique, je n’ai pas le droit d’avoir une opinion politique, encore moins critiquer le gouvernement pour lequel je travaille. Mais jusqu’ici je m’en suis sorti, j’ai écrit les pires choses sur le gouvernement, j’ai décrié les pires choses sur les Premiers ministres précédents, sans conséquence. Non, j’ai bien peur que mon plus grand obstacle est et sera toujours l’amour de ma vie, l’homme avec qui j’ai passé presque deux décennies et qui ne se comprend plus parce qu’il s’imagine que sa mère va mourir d’un jour à l’autre, alors que je prédis qu’elle vivra un autre dix ans. Il est vrai qu’encore une fois dans le passé j’ai réussi à tout faire ce que je voulais faire, à l’ignorer, à tout faire alors qu’il dormait (Dieu merci il se couche tôt), mais cette relation s’en va chez le diable. Je dois maintenant la cultiver, la sauver, en payant plus d’attention, en abandonnant tous mes projets d’écriture à côté. À moins de prendre une décision radicale de le laisser, en un moment où il est des plus vulnérables, mais également des plus impossibles. J’en ai assez de l’abus, la violence mentale, et pire encore, de le vouloir sexuellement d’une manière animale aussi désespérée, à le voir se promener nu tous les matins, sans même pouvoir le prendre dans mes bras, satisfaire même le besoin animal le plus basique d’affection. Une frustration qui grandit sans cesse, la maladie de tous les couples mariés, où un seul des membres du couple ne veut rien savoir du sexe, alors que l’autre moitié est si obsédée par ce manque de sexe, que le meurtre devient une idée séduisante. Je me demande si avant toute autre chose, je ne devrais pas d’abord terminer ma relation? En aurais-je le courage, en aurais-je les moyens financiers? On ne déménage pas si facilement, il me faudrait trois mois de salaire accumulé minimum. Et ce ne serait pas seulement lui que je laisserais, mais aussi notre famille. Notre famille, c’est notre zoo : six chats, deux chiens, une douzaine de tortues, des poissons, et surtout notre perroquet. Je sais très bien le prix à payer, je suis revenu d’une carrière prometteuse à Los Angeles, je suis revenu à Londres dans une vie de misère, non pas pour l’amour de ma vie qui était devenu un calvaire, mais bien pour mon chat Murmy. Et je n’ai pas encore testé combien notre perroquet Monsieur Barnsworth et notre petit Chihuahua NouNou McPhee me manqueraient si je quittais à nouveau, pour de bon cette fois. Je me demande si de m’acheter un nouveau chat immédiatement après mon nouveau départ me permettrait de plus facilement survivre la perte de mes enfants (étant gai, mea animaux sont mes enfants, et la loi ne permettrait pas encore de leur donner un titre similaire qui me garantirait un droit de partage). Mais le pire est que ce n’est pas le temps d’abandonner un homme qui est dans un trouble profond, de se faire massacrer au travail d’une manière si injuste, et qui est en train de perdre sa mère, une femme qui m’a énormément aidé à survivre en Angleterre. Le manque de sexe n’est pas la fin du monde, et ça fait des années que je suis fidèle à me contenter de porn, c’est pas là le problème. Le problème c’est l’abus, l’abus mental, l’homme est hors de sa tête, il ne sait plus ce qu’il dit ou ce qu’il fait. Il explose à tout moment et  je dois le contrôler, m’assurer qu’il explose à l’intérieur plutôt qu’à l’extérieur, sinon mon Dieu, il pourrait facilement se retrouver en prison, il est hors contrôle. Si j’avais l’argent pour m’en sortir demain matin, il est clair que je m’en sortirais demain matin. Avant j’avais l’option de me dire que je pourrais retourner au Canada demain matin, mais plus maintenant. Je dois rester en Angleterre à tout prix. Je dois aller au Devon, à la limite la Cornouailles, mais pas le Pays de Galles. Il y a quelque chose qui m’appelle au Devon, j’espère que ce n’est pas juste la légende d’Agatha Christie, bien que je sois bien conscient que ça pèse beaucoup sur cet appel incompréhensible, du moins ça me sera nécessaire pour y rester une fois que j’y serai. Mais je dois absolument aller vivre au Devon, il n’existe aucun compromis et aucune barrière, il existe quelque chose qui m’appelle là, et je dois absolument m’y rendre, y habiter, y mourir j’ai l’impression. Je ne puis pas l’expliquer. J’ai déjà écrit des courriels prêts à être envoyer aux Cours criminelles de Plymouth et Truro, pour être transféré, mais je pense que ce n’est pas la solution. Il me faut vivre et travailler en un endroit beaucoup plus dithyrambique, près de la mer, sans aucun doute dans un hôtel cinq étoiles sur l’océan qui me donnera la chance d’exploiter enfin le fait que je parle parfaitement deux langues, peut-être relié à mon expérience à Londres, partout en Europe et aux États-Unis d’une décennie de ma vie dans les conférences.

Il me faut ma liberté à tout prix, peu importe les conséquences ou le prix à payer. L’amour ne m’inquiète pas, ces dernières années j’en ai accroché deux qui sont tombés follement amoureux de moi, et le sexe dans au moins une de ces relations aurait été bien plus que j’aurais jamais pu espérer trouver à mon âge (avoir 40 ans dans le monde gai c’est comme d’avoir 60 ans, ou 80 si comme moi on évite le gym). Tellement que ça m’a effrayé et j’ai fuis, j’ai deux fois fuis en fait. De l’amour fou à Los Angeles et à Londres. Ma sœur avait raison, on ne saute pas d’une relation infernale dans une autre, on doit d’abord établir sa propre indépendance seul, et alors voir les poissons qui sont disponibles au marché du coin. Mais j’ai certainement un grand besoin de me libérer de mon enfer, à tous les niveaux, et j’espère ne pas avoir à retourner au Canada pour se faire. J’y serais trop misérable, à rêver à tout ce que j’aurais perdu, toutes ces opportunités brûlées vives, tout comme je me suis senti et que je me sens encore depuis mon retour de Los Angeles vers Londres. Une opportunité monumentale absolument manquée. Seul le temps me permettra désormais de dire que ce n’était pas une opportunité manquée, parce qu’alors les événements auront tourné en ma faveur, je serai alors en une position intéressante et acceptable, qui sans doute n’aurait pas pu se présenter si j’étais resté à Los Angeles. Bien sûr, il me faut alors oublier toutes ces possibilités qui auraient pu se développer alors que j’habitais Los Angeles. Je pourrais aujourd’hui être au sommet de mon art, d’une manière impossible si au contraire j’habitais Devon. Mais alors je n’habiterais pas Devon, et quelque chose m’appelle au Devon. Je dois déménager au Devon cette année ou l’année d’après. Et je n’habiterai pas un appartement minable dans un centre-ville, j’aurai une chambre dans une place idyllique, un endroit digne d’un écrivain misérable prêt à écrire l’œuvre de toute une vie. D’un écrivain qui n’a jamais réussi à se comprendre ou à comprendre pourquoi il agissait et déménageait à tout bout de champs, dans tous les pays du monde, mais qui soudainement a entendu un appel inexplicable.

                J’ai toujours cru de toute manière que je n’atteindrais jamais les trente ans, j’en ai maintenant trente-neuf. J’ai toujours pensé que je mourrais jeune, et la quarantaine aujourd’hui c’est considéré jeune. Malheureusement je viens juste de passer tous les tests de toutes les maladies transmissibles sexuellement, et je suis pur. Je n’ai aucune maladie, je ne suis pas séropositif, ma seule chance de crever serait de trop d’alcool, et mon foie défaillant va me sauver, en m’empêchant de trop boire et par le fait même écrire pour l’éternité. Il y a aussi la cigarette, mais j’ai lu dernièrement que ce n’était pas aussi mortel que le gouvernement voudrait bien nous le faire croire. Lisez mon amie Laura Jadczyk sur le site Les Signes du Temps (oui, oui, pour une fois c’est en français). Ne me reste plus que cette surproduction de plaquettes sanguines pour m’inquiéter, une maladie héréditaire qui devrait me permettre de vivre jusqu’à 100 ans, si je réussis à éviter leurs médicaments mortels supposés descendre mon niveau de plaquettes. Je serai fort, je ne laisserai pas l’industrie pharmaceutique me tuer prématurément, je vais vivre au-delà de 100 ans. Je suis un tel exemple à suivre, vous n’avez aucune idée. Si j’étais séropositif, je ne prendrais aucun médicament. Je deviendrais un sujet test, et voir combien longtemps je pourrais survivre sans leurs concoctions. Hélas, je ne pourrai tester ainsi le sida, mais je vais certes tester la moins sérieuse maladie reliée à la leucémie. Et j’ai toujours été d’avis qu’il était inutile de donner son argent pour l’aide contre le cancer ou le sida, je le pense encore, cet argent ne va jamais dans la recherche, une recherche biaisée de toute manière qui jamais n’apportera aucun résultat. Mais je me suis vu à aider la recherche pour la leucémie, j’espère juste que mon argent ne s’est pas perdue entre une campagne publicitaire à millions à la télé ou le salaire d’un directeur d’une institution charitable quelconque. Il est tellement difficile aujourd’hui de s’assurer que son argent aide vraiment la cause que l’on souhaite aider. Mais je suis au moins certain que Céline Dion a eu un impact pour aider la leucémie au Québec, ça va peut-être me sauver un jour. Il me sera alors difficile d’avouer, de remercier Céline Dion publiquement. Dieu merci sa sœur en est morte, ou était-ce sa cousine? Le Québec aujourd’hui, grâce à elle, doit être le leader mondial dans la recherche de la maladie qui me tue? On peut espérer, même si par définition ça ne me tue pas encore, et que ça ne me tuera jamais, à moins que la NHS finalement me convainque de prendre des médicaments que seuls des cancéreux osent prendre, parce qu’eux ils n’ont plus rien à perdre. Mais moi, j’ai encore une vie à vivre, une existence à accomplir, un monde à changer. Et à moins que je réussisse tout ça en 2012, il va falloir que j’en manger des biscuits à la Cookie Monster pour me hisser au sommet de notre société. J’ai une prétention à tout casser, je ne l’ai pas perdue avec le temps, cette prétention. J’ai une destinée à accomplir, et je vais l’accomplir.

Peu importe ce qu’est cette destinée. Il me semble qu’elle a plus de chance de survenir en anglais qu’en français. Je n’ai eu que peu d’impact en français comparé à l’anglais. Il me semble pourtant parfois que j’ai peut-être plus de chances de déboucher en français qu’en anglais, et alors je pourrais me concentrer sur l’anglais. Mais tout ça est faux. Si je réussis à me faire entendre en français, je ne puis plus jamais espérer de me faire entendre en anglais, je serai alors trop occupé à me maintenir en français. On ne change pas le monde à se limiter au Québec, on ne change pas le monde à se limiter au français. Et moi j’ai une mission qui transcende le monde. J’ai déjà réussi en anglais au-delà toutes mes espérances, je dis bien du point de vue de mes espérances. Je devrais peut-être oublier la traduction en français de mes articles scientifiques, je devrais peut-être me concentrer sur ce que je fais déjà. Le monde français does not matter. Le monde français ne m’a jamais même accordé une minute de son temps. Ce n’est pas vrai, maudit. Mon éditeur à Paris vient de me contacter, avec les chiffres des ventes numériques de mes livres, il semble que j’aie beaucoup vendu en 2011. Merde! Et je perds plus de temps à penser à écrire plutôt qu’écrire, c’est mortel pour un auteur. Si seulement j’avais l’impression qu’un autre roman ferait toute la différence. Mais qu’est-ce qu’un livre de plus quand on en a déjà écrit une quarantaine, sans grand impact?

Je suis divisé entre l’anglais et le français. Ce que je dois faire, accomplir pour cette nouvelle année. Comme d’habitude je ne sais plus où j’en suis. Ce qui n’aide pas est que mon ami m’a apporté un magazine de Montréal la semaine passée, d’une rétrospective de trente ans, où en littérature mon livre Un Québécois à Paris est considéré comme un pilier de la littérature gaie au Québec, un livre qui n’a jamais été distribué au Québec, et pourtant j’en ai vendu plus d’exemplaires que jamais un auteur québécois dit à succès oserait espérer vendre de son livre misérable, sans doute un autre roman sur le sujet de la souveraineté manquée du Québec, ou même avec le sujet en sourdine en arrière-plan. J’ai envie de vomir. À voir trop petit, on s’enferme dans des calvaires régionaux sans issue. Moi, je ne suis pas Michel Tremblay, je suis Rodrigue Tremblay avec un twist, avec un potentiel d’exploser sur le monde entier et faire entrer le nom de Tremblay à jamais dans la liste des seuls noms qui méritent d’être reconnus. J’ai le potentiel de changer le monde avec toute la prétention nécessaire pour en faire une réalité. Seulement en français je puis affirmer ces choses, ou en poésie, parce qu’alors c’est sans conséquence. Personne ne lit en français, et c’est pourquoi ce journal de 2012 je l’écris en français. Je n’ai pas besoin que quelqu’un analyse tous mes écrits, je n’ai pas l’envie de perdre ma job auprès de la Reine d’Angleterre, je n’ai pas besoin que tous ces gens importants qui me contactent pour que je parle aux nouvelles internationales sachent ce que je pense de leur propagande, et comment je me sers d’eux pour ma propre propagande personnelle qui n’a rien à voir avec moi ou ce qui se passe vraiment dans le monde. J’ai certainement un plan, moi-même l’ignore, mais je m’en vais quelque part, ça a un but, je l’espère du moins. Un Québécois serait incapable d’une telle chose, parce qu’un Québécois c’est limité au Québec. Voilà pourquoi je ne suis plus Québécois ou Canadien, ou même un citoyen de ce monde. Je dois juste déménager au Devon, sans même être un Britannique, et là je verrai ce que je dois faire, ce que je dois accomplir. Me libérer de tout, tout, tout… la destinée va tout arranger, comme elle fait toujours.

Renier ainsi mes origines est loin d’accomplir l’aliénation que vous pourriez imaginer. Au contraire, cette aliénation est essentielle pour aider ma nation. Je suis le Canadien-Français qui renie sa religion catholique afin de prendre part à notre futur national, le décider avec l’ennemi. Je suis le Canadien qui renie sa langue sous n’importe quel prétexte pour réussir au-delà de toutes espérances, pour revenir ensuite avec une voie sans compromis pour aider sa nation. Je suis le vendu autochtone qui semble avoir tout abandonné de l’histoire de ces ancêtres, pour s’éduquer de par le monde, atteindre une certaine notoriété, pour revenir ensuite sauver sa nation. J’ai peut-être valsé avec le fédéralisme pendant des années, avec seulement des motifs intérieures qui un jour je sais serviront ma nation. Je pense que je suis le Québécois le plus nationaliste qui ait jamais existé, à embrasser le fédéralisme et ma Reine, ma vraie et unique source d’inspiration, le Royaume-Uni (impossible d’avoir un visa pour travailler en France). Et un jour, à travers toutes mes allégeances que vous supposez mal placées, je sauverai ma nation. Mon frère sera Premier ministre du Canada et je serai sa voix internationale. Ce n’est pas mon but, je ne travaille pas en ce sens, mais il me semble que c’est une possibilité. Ça n’a aucune importance. L’important est que je sois québécois, je suis nationaliste, je suis atteint de cette maladie qu’il m’a été impossible d’éviter. Et un jour sans doute j’aiderai ma nation d’une manière que je ne puis concevoir pour l’instant. Comme un Juif qui se doit par obligation d’aider Israël par tous les moyens à sa disposition, comme un Mormon doit aider le mormonisme. Après ça il y a la corruption italienne qui oblige à un tel engagement, souvent plutôt corrompu. Mon désir sera sincère, pas par obligation, je suis nationaliste. Plus nationaliste que la plupart, no need to be separatist to be nationalist (souvent j’aime bien parler anglais, parce que je sais que ça vous fait capoter). Je suis encore québécois et fier de l’être. Je pense que vous avez maintenant compris ça.

Nous sommes citoyens du monde, 8 millions de Québécois, une population plus grande qu’Israël. Et bien qu’Israël soit aux nouvelles tous les jours dans tous les médias mondiaux, on n’entend jamais parler des Québécois. Il n’existe que deux Québécois dans le monde anglophone qui savent se faire entendre, Rodrigue et moi. Je n’ai aucune idée des idéaux de Rodrigue Tremblay, sauf de penser qu’il devrait être en politique au fédéral, mais moi, vous pouvez tout reposer sur mes épaules, je suis la voix internationale du Québec, et un jour je pense ce sera nécessaire d’avoir quelqu’un comme moi avec cette voix internationale. Quand le Québec se séparera pour de bon. Et comme je n’ai jamais été chaud à l’idée, car j’ai toujours cru que le Québec a toujours contrôlé le Canada (sauf depuis Harper, et quelqu’un devra arrêter et faire disparaître cet imbécile), et que le Canada a toujours été un pays fort dans le monde (en autant que nous ne faisions pas qu’obéir le Président Américain, il faut faire disparaître Harper), la séparation n’était pas nécessaire. Mais Harper me fait vite changer d’idée, faut le faire le disparaître! Esti, j’en suis à considérer me présenter comme Premier ministre canadien pour le battre, ça devient sérieux. Ah! Je ne sais plus en j’en suis. Je ne sais plus ce que je disais. C’est peut-être le Grand Marnier qui parle. Faudrait que je songe à le sortir du congélateur, les bouteilles d’alcool congelées, parfois ça explose.

Vous avez bien plus à craindre de la petite mentalité régionale incapable de voir au-delà la politique québécoise, vous avez bien plus besoin de gens qui ont vu et vécu le monde. Ceux qui ont vu la corruption générale globale, qui sauront la voir et la combattre, et qui sauront travailler pour les vrais intérêts du peuple et non des corporations. Non pas que je me présenterai jamais en des élections en mon pays. Je suis un journaliste après tout, si je ne suis rien d’autre. Mon frère n’est pas indépendantiste, pas encore du moins, mais je pense qu’il est opportuniste. Je pourrais me tromper là-dessus. Je ne suis pas opportuniste, peut-être mon frère ne l’est pas. Qu’est-ce que je m’en fous de mon frère! Il va être ministre bientôt, bien qu’il m’ait dit que le vrai pouvoir est en arrière de la scène. Il sera Premier ministre bientôt! J’ignore si sera à Québec ou à Ottawa. Je terminais mon roman Fabriqué au Québec comme lui étant Premier ministre du Nouveau-Monde. Peut-être que je devrais continuer le roman un peu plus loin, pour voir ce que je ferai de lui. Il me semble que peut-être sa carrière politique qui date de plus de trente ans, n’existera après tout que dans le monde virtuel, mon monde qui sera appelé à devenir notre futur possible, si les circonstances étaient différentes. Lui donner la tête des nouvelles Nations-unis, c’est pas assez. Le politicien dans la famille, c’est pas ma sœur, c’est lui. Il est tellement parfait. Non pas qu’il soit corrompu, mais il a un je-m’en-foutisme si marqué de tout, je ne puis imaginer un meilleur Premier ministre qui saurait garder un pragmatisme marqué, un détachement nécessaire pour prendre les grandes décisions qui doivent être prises. Au moins je sais reconnaître ses talents politiques. Un con, un innocent, un inconscient, avec toutes les aptitudes parfaites pour être le meilleur Premier ministre que l’on a jamais eu. Faut une personnalité particulière pour être au pouvoir, et celui-là, là. Après ça il a juste besoin d’un bon guide avec la main sur le pouls de la population, les journalistes indépendants intelligents, moi. Ce n’est pas un rôle que je cherche, comme je ne crois pas que mon frère jamais aura sa chance en politique malgré toute son expérience, mais il faut tout prévoir, tout analyser, être prêt à tout. Moi ma scène est déjà internationale, pas sûr que je voudrais me tourner vers le régional. Et pour moi tout le Canada c’est maintenant du régional, j’ai jamais fait dans le régional, j’ai pas les contacts pour me faire entendre. Et puis, c’est mon demi-frère, je pourrai toujours dire qu’il n’y a aucun lien de sang. Mais dans ma famille d’ingénieurs, aucun ne saurait être bon politicien. Et moi, je ne suis que la voix du peuple, juste bon à dénoncer les excès gouvernementaux et des banques étrangères, un capitalisme meurtrier qui a même atteint le Québec.

Et maintenant je dois avouer quelque chose. Ma promotion, mon marketing, quand j’écris en anglais ou en français, mais surtout en français en ce qui vous concerne, a toujours été calculé, même quand j’étais saoul, surtout quand j’étais saoul. Ça n’a jamais été pour l’autorité, ou même les journalistes, ça a été pour le peuple québécois. Là où j’en suis arrivé, et où je crois la nouvelle génération aussi est arrivée. Il faut bien plus qu’un nationalisme mal placé pour atteindre la nouvelle génération, il faut le rêve, l’évasion, l’impression que l’on peut atteindre non seulement les sommets québécois, mais plutôt les sommets mondiaux. Ils ne sont pas si difficiles à atteindre une fois que l’on sait s’exprimer dans la langue de Shakespeare. Et n’est-ce pas là le rêve de tout québécois? D’avoir une influence au-delà toute frontière? Qui donc rêve d’être Premier ministre du Québec, ou d’être numéro un au Québec? Personne.

Voilà peut-être pourquoi j’écris encore en français, en plus de ne vouloir personne au travail, mes juges, de lire ça. Ça paraît peut-être pas, mais tout ce que j’ai écrit n’appelle qu’à une évasion absolue du Québec. Freud en aurait long à dire sur ma névrose supposée. Je n’ai jamais fait que d’atteindre la jeune génération exactement où elle devait être atteinte. Un détachement de la politique québécoise pour voir et comprendre le monde entier. Jamais dans toute l’histoire littéraire du Québec un jeune a su crisser le camp, tout rejeter en bloc toute idéologie propre à laver toute une génération du cerveau sans permettre même une pensée indépendante, à toutes ces idées indépendantistes. Pensiez-vous vraiment que j’allais tout gober et continuer votre guerre sans issue qui n’est jamais allée nulle part? Le jour où le Québec se séparera du Canada, sera le jour où je serai convaincu que c’est la seule solution, alors je saurai parler à toutes ces générations du futur.

Moi, j’ai atteint mon objectif, une indépendance absolue, du monde politique québécois, du Québec lui-même. Il existe une vie en dehors du Québec, le monde ne se résume pas au Québec. Criss! Aussi, il existe plus que le joual de Michel Tremblay en littérature au Québec. Tabarnack! Il existe tout un monde dont il faut absolument se défaire, vivre, expérimenter. Alors peut-être sera-t-il temps de revenir et d’écrire quelque chose de significatif. Quelque chose qui vient, provient, d’une imagination, d’un esprit, non issue d’un lavage de cerveau, une pensée indépendante qui a su sortir de son trou et qui a pris le temps de vivre et intégrer l’ailleurs. Triste de dire ça après avoir écrit Fabriqué au Québec, où j’ai appris que peut-être l’indépendance du Québec n’est pas une si mauvaise idée.

Je n’ai jamais travaillé que pour contrer ce lavage de cerveau que toutes les nouvelles générations du Québec subissent sans même en voir les mécanismes intégrés dans leur éducation. Je ne leur ai toujours que montré que l’on pouvait être libre de penser ce que l’on voulait, de tout mettre de côté et crisser son camp pour Paris, Bruxelles, New York, Los Angeles et Londres. Devenir qui l’on voulait, réussir mondialement au-delà toute espérance. Certes aujourd’hui il y a Céline Dion et Roch Voisine, et Cœur de Pirate, et Dubois, mais on les compte encore sur les doigts d’une main! Il me semble, et il doit sembler à la nouvelle génération, qu’il s’agit d’une chance incommensurable, à ne jamais être répété, avec toute l’aide d’une machine de marketing internationale dont ils ne bénéficieront jamais. Yeah, christ, à travers une population de 10 millions (avec les francophones qui vivent hors Québec en Ontario et au Nouveau-Brunswick), avec le temps, un ou deux ou trois devaient bien être destinés à réussir internationalement. Avant eux, dans mon temps, il n’y avait personne qui avait réussi à sortir du Québec. Et encore aujourd’hui, pour la nouvelle génération, ça doit être la même sensation. Comme si personne vraiment réussi en dehors du Québec, c’est possible oui, mais en même temps c’est impossible. Fuck Céline Dion, c’est une exception qui ne sera jamais répétée dans toute l’histoire du Québec, Dieu seul sait comment René s’y est pris, les contacts qu’il avait, peu importe.

Moi je suis celui sans talent, qui a tout rejeté, qui a crissé son camp, qui a appris l’anglais on the way out, on the go, et qui peut-être va réussir internationalement et tout changer. Parce que si moi qui ne suis rien ai pu réussir, alors n’importe qui peut suivre le même chemin et réussir. Je n’ai pas encore réussi au-delà mes espérances, mais j’en ai peut-être déjà accompli suffisamment pour encourager la prochaine génération à crisser son camp et à réussir au-delà toutes leurs espérances.

Et tout ce que j’ai jamais écrit n’a été que pour permettre cette transition si difficile, si impossible, mais moi je l’ai fait, c’est faisable malgré tous les obstacles imaginables. Il faut certes une détermination hors proportion, mais aujourd’hui ça devrait être beaucoup plus facile que ça ne l’a jamais été pour moi, étant gai dans une Europe anti gaie au début. Je le voulais, j’ai réussi, à sortir de mon trou, à sortir du Québec. Avec de la détermination, tout le monde peut le faire. Après ça, peu importe ce que l’on veut faire, on peut le faire, on peut avoir tout l’impact que l’on veut avoir sur le monde entier. Il n’existe aucun autre message d’espoir que j’aurais voulu entendre quand j’étais jeune et qu’il me fallait crisser mon camp.

 

22 Janvier 2012

 

                La pression monte, je vais bientôt commencer à me fouetter afin de me convaincre que mon œuvre n’est même pas à moitié écrite, et qu’il est le temps que je m’y mette. Mais avant même de considérer écrire quelque chose de nouveau, il me faut vraiment faire le point sur tout ce que je dois d’abord finir. Je vais tenter ici d’établir cette liste :

 

1) Je dois créer un nouveau site internet (www.rmtremblay.com) et changer tous les liens de mes anciens sites pour pointer vers les mêmes pages sur mon nouveau site, pour sauver de l’argent. Je dois également retrouver toutes les dernières versions de tous mes fichiers et les enregistrer dans tous les formats possibles, surtout epub/iBooks et Kindle. Ensuite vendre ces livres en ligne sur iTunes et Amazon. Acheter Submitwolf et le soumettre aux engins de recherche.

2) Je dois enfin éditer Un Québécois à Londres et l’envoyer à mon éditeur, qui l’attend depuis au moins deux ans, afin de le vendre en ligne numériquement sur tous ces sites Internet. Il pense le publier sur papier s’il se vend bien électroniquement.

3) Je dois terminer mon roman anglophone de science-fiction Anna Maria, le réviser en entier, le corriger et l’envoyer aux éditeurs.

4) Je dois terminer mon roman francophone de science-fiction Fabriqué au Québec, le réviser en entier, le corriger et l’envoyer aux éditeurs.

5) Je dois écrire un nouveau livre, décider la langue, si ce sera un nouveau livre ou la suite d’un des romans de science-fiction.

6) Trouver une idée géniale pour un scénario de film en anglais, l’écrire et le vendre.

7) Traduire mes articles scientifiques en français, ensuite traduire le livre The Final Theory de Mark McCutcheon. En fait, ça devrait être ma première priorité. Mais combien de travail tout ça serait.

8) M’acheter un clavier et tenter de composer des chansons, et premièrement trouver le moyen de reproduire une vingtaine de chansons qui existent déjà et que j’aime et en faire des covers. (Genre Sounds Like a Melody d’Alphaville, le remix produisait un son stéréo jamais auparavant expérimenté sur mon système de son de l’enfer quand j’étais jeune, comme certaines chansons de Love and Rockets dont Ball of Confusion et No Big Deal, avant même que l’on entende parler du son surround. Je désespère de jamais pouvoir réentendre ma collection de disques d’antan avec la qualité d’autrefois. Le MP3 c’est vraiment une célébration de la mort de la musique à tous les niveaux, une qualité du son que nous n’entendrons plus jamais, parce que même les CDs n’ont pas la qualité du vinyle. Une ère ou HD signifie juste un peu mieux que la mauvaise qualité que le futur nous a apporté, dans sa course maudite vers le MP3, le Flac et le iPod. Il faudra peut-être un jour en revenir à célébrer le son analogue, un revival dont je me réjouirai, avec une table tournante de haute qualité et une maison isolée dans le grand nord du Québec pour que je puisse blaster le son jusqu’aux enfers, jusqu’à ce que j’en devienne sourd, muet et aveugle. Oh dear!)

9) Partir une compagnie de conférences (optionnel, si tout ce qui vient avant s’avère non fructifiant).

10) Ma tête est pleine de projets de fous que je dois absolument accomplir cette année. La liste est infinie.

 

                Merde, tout ça me prendrait plus qu’un an, à temps plein, par où commencer, comment faire avec un emploi demandant en parallèle? Je suppose que personne n’a de telles résolutions de novelle année. Il me faudrait trouver le moyen de prendre une année sabbatique, et trouver £15,000 pour ce faire, sans m’endetter et à continuer à repayer mes dettes en même temps. Comment pourrais-je trouver cet argent? L’aide aux artistes, dont je n’ai jamais bénéficié, est pratiquement morte à l’heure actuelle, à cause de la dépression. Et les mécènes, j’en ai eu une dans ma vie et mon sentiment de culpabilité de n’avoir jamais pu la rembourser me tue. Devrais-je me creuser la tête pour trouver le moyen d’obtenir £15,000, ou alors planifier pour faire tout ce que j’ai à faire en parallèle de ma job?

                Je pensais vendre tout ce que j’ai, moins mon ordinateur sans quoi je ne pourrai rien accomplir de la liste ci-haut. Voici une liste de tout ce que je possède et que je pourrais vendre, avec entre parenthèses un estimé de combien d’argent je pourrais faire: une tablette ordinateur Asus (£500), un iPad 1 16 GB (£200), un iPhone 4 (£200), un vieux ordinateur Sony qui m’a coûté une fortune voilà plus de 10 ans (rien), une vieille caméra digitale Olympus 1.3 mégapixels (£30), une vieille caméra DV Sony (£40). Mon Dieu, toutes mes possessions acquises dans mes 40 années sur cette terre ne valent même pas £1000, même pas un mois de salaire même après avoir payé mes créditeurs. Incroyable. Mais faut-il se surprendre lorsque nous sommes un artiste qui abhorre le succès instantané que seul le capitalisme peut offrir, et qui plutôt perd son temps à créer ce qu’il désire créer? Non pas que je sois anticapitaliste, au contraire, je suis très capitaliste et que je n’ai qu’un but dans la vie, devenir riche de mon art, afin d’atteindre mon but ultime qui est la liberté de faire ce que je veux quand je veux, n’importe où dans le monde. Je suis juste contre la prostitution artistique, je dois devenir riche à écrire ce que j’aime et estime que je doive écrire. Sinon j’aurais déjà écrit plusieurs romans pornos gais pour mon éditeur à Paris, et sans doute je serais alors son meilleur vendeur. Parce que moi le sexe ça m’obsède, ça m’en prendrait deux fois par jour, mais juste pas dans mon art.

                Ma tante me disait dans un courriel voilà quelques jours que j’étais un génie, et vraiment ça m’a surpris. Certainement elle n’a rien lu de ce que j’écris, sinon je pense qu’elle ne me parlerait plus. Elle croit en Dieu, est très catholique, elle est pratiquement une sainte, comme son mari mon oncle. Moi je suis plutôt un martyr, mais les saints ne doivent-ils pas tous d’abord être martyrs? Je ne sais même pas encore si mon niveau de langue est suffisant pour être un grand auteur, en français comme en anglais, ou si, comme j’aime le penser, mon style est trop éloigné de ce qu’ils considèrent le style des grands auteurs. Je me réconforte à savoir qu’ayant étudié la littérature, j’en ai lu de la merde qui a été élevée à un niveau de génie préfabriqué par l’élite littéraire. Je n’ai rencontré qu’un seul génie littéraire dans ma vie, Sir Arthur Conan Doyle, autant pour son style littéraire haute société anglaise que pour son génie créateur dans ses idées et dialogues. En français, certainement pas Albert Camus, et si je lance Balzac ce n’est juste à cause du nombre impressionnant de romans qu’il a écrit. Non, peut-être Jean-Jacques Rousseau, André Gide et Voltaire, et sans doute pas à cause de leur style littéraire assez plat, mais plutôt à cause de leur pensée rafraichissante et raisonnée, leur philosophie de vie et politique qui coïncide avec la mienne. Je ne crois pas avoir de génie littéraire, j’aurais pu en français, mais j’ai opté plutôt pour écrire comme je voulais. Mais j’ai quand même essayé, avec mes deux premiers livres La Révolution et Vers et Verts les Champs. Je pense juste avoir réussi à perdre tout le monde. Il m’aurait fallu mourir juste après les avoir écrits, avec mon livre de poésie L’Anarchiste, alors peut-être je serais un nouveau Rimbaud. Et encore, il m’aurait fallu avoir mon Verlaine pour mon marketing, et je n’ai jamais de Verlaine qui croyait en moi, assez pour me faire de la pub et me transformer en légende littéraire. Si au moins j’étais séropositif, j’aurais déjà une échéance motivante et une épée de Damoclès sur ma tête, considéré déjà pratiquement mort et chaque jour un bonus. Mais voilà, je ne mourrai jamais christ! On crève pas de trop produire de plaquettes sanguines, maudit… à moins de faire une crise cardiaque fatale, à 40 ans… non non, je ne suis plus suicidaire, je suis bien trop dans ma petite routine sans trop être extravagante ou souffrante (ou plus souffrante qu’elle ne l’a été dans les 20 dernières années), pour penser au suicide. Mais j’aimerais au moins ne pas avoir la conviction que je ne mourrai jamais, juste avant que l’on transplante mon cerveau dans mon ordinateur. Je me connais, je ne dirais pas non, je ne dirais pas non si ça pouvait se faire maintenant, tout juste comme j’accepte la vie et que je continue cet enfer. Je ne mourrai jamais. En fait, il est clair que je contribuerai grandement à ce que mon immortalité du point de vue technologique devienne une réalité, car je vais changer la face de la science, moi un littéraire et philosophe qui a abandonné les sciences au collège. Je ne les ai jamais abandonnées, c’est de ça dont il faut se souvenir. Avant même d’être un écrivain, je suis un philosophe scientifique. Un philosophe ne devrait jamais trop s’éloigner de la physique théorique, parce qu’alors il parle métaphysique. Ce soir j’aurais envie de retourner vivre à Ottawa et terminer mes six cours de philosophie en une seule session, afin d’Avoir mon diplôme universitaire en philo. Ce serait déjà un résultat. Je me demande si je pourrais faire six cours à Londres et m’assurer que l’Université d’Ottawa les reconnaissent? Et puisque j’en suis à réfléchir à des projets impossibles, il me faudrait également cette année trouver le moyen d’avoir un enfant ou deux qui seront les miens, qui sortiront de mon scrotum, alors j’aurai la chance unique de m’assurer que j’échoue dans tous mes projets, mes enfants hyper-intelligents réussiront où j’ai échoué. Mère porteuse ou tubes de laboratoires? Et comment ça va me coûter? Hostie, les couples straights poppent des enfants sans que ça leur coûte une cenne… ils ont juste à faire l’amour un soir où ils ont trop bu pour comprendre les conséquences de leurs actes et les coûts qu’engendrera une nouvelle création. C’est de la discrimination contre les gais, je ne devrais pas à avoir à hypothéquer la maison que je n’aurai jamais juste pour avoir un enfant. J’ai déjà écrit quelque part qu’un enfant ça coûte rien, en fait, un million meurt chaque jour je pense, ou quelque chose du genre. On s’en fous-tu? I want your lovin’, give it to me! I want your baby, give it to me! Ouh, ouh, desire. Je suis en train de chanter Roni Griffith, juste pour montrer mon âge. Je suis certain que personne ne se souvient de Roni Griffith. Christ que j’radote.

                Merde de merde! Ceci est mon nouveau journal 2012, j’ai déjà ouvert Dreamweaver, je mets ça en ligne à soér. J’ai besoin d’un titre aussi génial que 3615 Ma Vie, mon journal de 2008 à 2011. Devrais-je relire ma première entrée et l’éditer? Il me semble que j’ai massacré mon frère là-dedans, ou mon demi-frère, difficile de faire la distinction après tant de mariages et de divorces, et trois Peroni et trois verres de Grand Marnier. Fuck it, je mets tout en ligne comme ça sort, avec toutes les erreurs grammaticales et de style. C’est ce que j’ai toujours fait, avec jamais le temps pour me relire même une seule fois. Vaut mieux écrire que de perdre son temps à réécrire le déjà écrit, c’est pas mon job de corriger mes fautes. Esti! Même si je suis un professionnel de la langue française et que facilement ça pourrait être mon job de corriger et d’éditer les livres d’autrui, mais alors je serais payé pour ce faire, pour tant de travail. Moi je ne me corrige plus, je ne m’édite plus, je ne me traduis plus. C’est la job de mon éditeur de faire tout ça. Vous pensez que je blague, mes deux seuls livres en vente en ce moment sur Amazon pour le Kindle, je ne crois pas les avoir relus une seule fois, ou même les avoir terminé. Pourtant ils sont en vente depuis au moins un an. C’est ça le nouvel horizon littéraire, on se publie soi-même sans s’inquiéter, et en plus, ça n’a plus la connotation négative que ça avait jadis, ce n’est plus du suicide littéraire de vendre ses livres sur Amazon ou iTunes, la seule chose qui compte c’est d’en vendre un paquet, plus que jamais même les éditeurs traditionnels en seraient capables avec leurs campagnes marketing qui marchent à perte, et tous leurs contacts qui assurent des critiques dans tous les journaux quotidiens de la France. Qui lit encore ces livres pourris que les éditeurs ont décidé de nous vendre cette année? Il est tellement difficile pour moi de trouver un auteur que j’aime, la preuve, j’en ai encore jamais trouvé un. Je lirais peut-être Dominique Strass-Kahn quand il fera publier son livre qui détruira Nicholas Sarkozy, mais il est de l’écrire ce livre, et de le faire publier au plus vite, les élections s’en viennent. Encore un livre qu’il me faudrait écrire moi-même, ajoutez-le à la liste de tout ce que je dois faire et écrire cette année.

Merde! Je dois trouver un nouveau titre pour mon journal, mon blog. Je devrais peut-être y aller pour un titre anglophone, juste pour aliéner tous mes lecteurs. J’avais l’habitude d’écrire en anglais dans mes livres francophones, lorsque ça venait plus facilement en anglais. Je ne m’étais pas rendu compte jusqu’à quel point la francophonie ne parle pas l’anglais (en France), ou est prête à m’assassiner si j’écris en anglais (au Québec). Fuck! On ne peut pas gagner. Je ne sais même plus si je devrais utiliser la ponctuation française ou québécoise, comme je suis incapable de me décider sur si je devrais utiliser la ponctuation britannique ou américaine. Pour l’instant j’ai commencé ce livre avec la ponctuation québécoise, parce que mon ordinateur a identifié la langue automatiquement. Mais ça me dérange de ne pas voir d’espace avant les points d’interrogations. Je vois bien qu’à un moment donné je devrais utiliser Trouver et Remplacer à la longueur de ce document, et perdre quelques jours à m’assurer que je serai compris dans toute la francophonie. Calice de ponctuation, on n’est jamais libre d’écrire ce que l’on veut, dans la langue que l’on veut, en utilisant la ponctuation que l’on veut, sans risquer d’aliéner plusieurs peuples! J’allais dire plusieurs planètes, mais ça serait avouer des choses que je ne puis avouer. Je suis un voyageur dans le temps, et dans le futur, on n’écrit plus un livre en une seule langue pour un seul peuple, on écrit pour l’univers entier in all tongues. J’en ai déjà plusieurs qui ont cru que j’étais un voyageur dans le temps, après avoir lu plusieurs de mes textes où j’en disais autant. J’ai déjà été contacté par deux voyageurs dans le temps. Et comment notre correspondance téléphonique et par courriel a été, j’aurais tendance à croire qu’ils sont tous deux de vrais voyageurs dans le temps, déçu que je ne le sois pas. Ça s’était dans la dernière année, un seul poème je pense, ou peut-être que je l’ai aussi mentionné dans un de mes blogs, que j’étais un voyageur dans le temps, et deux voyageurs dans le temps m’ont contacté. I must be reaching out a great deal! Je dois vraiment atteindre un lectorat signifiant!

Quant à savoir si je serai reconnu un jour, ça ne m’inquiète plus de tout. Je suis déjà reconnu, en français comme en anglais, même s’il est impossible de le mesurer en termes de ventes. J’ai déjà suffisamment de preuves de tous mes amis qui ont rencontré des étrangers qui leur ont conseillé de me lire. J’ai déjà trop de preuves de l’impact de mes pensées et de mes idées sur le monde. J’ai toujours été le premier à exploiter les nouvelles technologies, surtout l’Internet. Si je suis un peu en retard en ce moment, c’est par manque de temps, mais je les aurai bientôt mes livres sous format ePub et Kindle (mobipocket). Et je vais recommencer à promouvoir mes sites avec des applications comme Submitwolf et AddWeb. J’ai arrêté de le faire pendant des années parce que je suis incapable de fournir, je n’ai plus le temps de répondre à tous ceux qui m’écrivent. Promouvoir mes sites aurait conduit à une inondation de courriels et de demandes. Mais maintenant j’ai acquis la sagesse. Il me faut atteindre la planète, et tout simplement ignorer tous les messages que je reçois. Je ne peux pas m’empêcher d’être populaire par peur que l’on va encore une fois m’inviter à passer aux nouvelles de la BBC (British Broadcast Corporation) ou RT (Russian Television), comme ces derniers mois. Je n’ai qu’à refuser, je n’ai qu’à décliner, je n’ai qu’à l’ignorer. Je n’ai plus envie de passer à la radio ou la télé internationale, c’est infernal, la pression.

Si j’étais rien et que j’entendais un auteur québécois décliner passer à la radio ou la télévision  de toute l’Angleterre ou de toute la Russie, et de par le fait même du monde entier, je penserais en ce moment que cet auteur est malade dans tête et que c’est son devoir de représenter le Québec haut et fort dans le monde, peu importe s’il décrit par le fait même les grands politiciens de ce monde et l’autorité Big Brother 1984 de ce monde. Dear me. Il faut y être pour comprendre. Il faut être jeté aux fauves pour parler du bailout des banques américaines sans aucune préparation pour imaginer, il faut avoir lu pendant six jours complet sans dormis sur les scandales politiques et journalistiques britanniques et devoir adresser le monde entier sur la question en tant qu’expert sur les réseaux internationaux pour comprendre. Christ! Je veux juste écrire, j’ai pas envie de devenir une vedette internationale au nouvelles en même temps que ma job à temps plein à la grande Cour de Londres. Si j’étais journaliste à temps plein, ce serait une toute autre histoire. Mais en ce moment je n’ai pas le temps d’être un expert aux nouvelles. Est-ce que tout ça pourrait au moins m’inspirer un titre? Si je dois m’inspirer de Java, et du comment ils en sont arrivés à leur nom, je devrais alors intituler mon prochain journal : Chai Latté. C’est le nouveau thé Indien que je bois en ce moment, que je trouve dégueulasse mais en même temps fascinant. Comme tout ce qui est Indien, c’est comme de la drogue. Tu manges de leur bouffe une seule fois, et déjà tu as une addiction. Chai Latté comme titre, ça pourrait être pire. Je me demande… sérieusement. Addicted serait déjà mieux, si je voulais aliéner tout le monde. Chai Latté Addiction. Semble parfait, c’est même un titre bilingue. Je dois être vraiment saoul. Je n’ai même pas réfléchi plus que le bout de mon nez, souvent peut-être c’est ainsi que les meilleures idées sont trouvées. La simplicité même. Un thé imbuvable, à senteur effrayante, dont si tu en bois un de trop, tu deviens un addict pour la vie. Ça me ressemble beaucoup, ma transition d’anarchiste couronné au mainstream, aux masses. À lire tant de pessimisme on en vient à s’y baigner et à en jouir. La fin du monde, c’est pour 2012, et ça commence par le Chai Latté, ça commence par moi. La fin du monde ne viendra que si vous vous en convainquez (j’ai toujours voulu utiliser ce verbe en ce temps, depuis que je feuillette le Bescherelle, dont mon éditeur est le grand éditeur depuis au moins deux décennies, c’est la première fois je crois que j’utilise ce verbe en ce temps). La fin du monde ne surviendra que lorsque vous le souhaiterez, veuillez alors penser à des choses plus positives. Vous créez le monde juste par votre pensée. C’est rare que je dis ces choses en français, j’en ai écrit tout un livre en anglais (Changing Your Futur). Mais c’est vrai. C’est même en vente sur Amazon, pour Kindle, et le livre est loin d’être terminé… c’est ça qui arrive quand on donne trop de pouvoirs aux auteurs. Il faudrait vraiment revenir à l’éditeur tout puissant, en autant que nous puissions tous devenir alors automatiquement des auteurs publiés et reconnus. I am there baby! I have nothing left to prove, I am a success story! Thank God! Je suis tellement misérable, le complexe parfait de l’auteur maudit. C’est bien que vous soyez incapables de comprendre l’anglais. La traduction est souvent impossible. Chai Latté pour tout le monde, on the house!

Ça aurait pu être pire, comme titre, ça aurait pu être Caramel Macchiato Addiction. Ça c’est ma vraie addiction. Mais c’est certainement déjà trop connu. J’ai vu a l’aéroport d’Heathrow, alors que je m’envolais vers le Québec à Noël, qu’ils en vendaient à Starbucks. Raison de plus pour opter pour le Caramel Macchiato (un autre titre bilingue). Je ne sais plus. Je dois réfléchir. Je vais écouter de la musique pour y réfléchir. He’s on the Phone, Étienne Daho et St Etienne. Je reviens. Christ, va falloir que je vive avec ce titre toute ma vie. Et c’est même pas un titre génial, c’est un titre de saoulon. Ça vaudrait la peine seulement si ce blog devient mon meilleur. Et comment ne pourrait-il pas être mon meilleur? Plus j’avance, mieux je suis, mieux j’écris, mieux je sais ne pas me perdre dans des conneries interminables dans mon journal. J’avais peut-être le luxe auparavant de faire disparaître 700 pages de bullshit de mon journal de 1000 pages, mais je n’ai plus ce luxe. Tout ce que j’écris maintenant se retrouve en ligne aussitôt, ça ne s’efface plus aussitôt en ligne. Ne vous inquiétez pas, les 700 pages d’Un Québécois à Paris ne sont pas perdues, elles sont ici :

 

UNDERGROUND - Un Québécois à Paris/L’attente de Paris (Publié deux fois!)


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                Ce qui me rappelle, je dois remettre un extrait seulement en ligne, mon deuxième éditeur me l’a demandé. Mais pourquoi? Ça se vend extrêmement bien en ligne même si mes livres publiés sont sur mes site intégralement. Si les gens ne sont pas suffisamment intéressés pour visiter mon site et comprendre que tous mes livres sont disponibles gratuitement intégralement, avant de dépenser une fortune pour acheter mes livres, est-ce que c’est de ma faute? Ah oui, peut-être mon éditeur en vendrait plus si juste des extraits se trouvaient sur mon site. Peut-être. Ça va m’en prendre pour me convaincre. C’est plus important pour moi de m’assurer de pouvoir être lu par n’importe qui et tout le monde, que de tenter de faire un peu d’argent à chaque année. Fine! Si mon éditeur veut faire de l’argent à vendre mes livres, mais moi je dois atteindre les masses, pas seulement les quelques milliers qui ont l’argent pour acheter mes livres. Il ne se lamente pas trop, il aurait facilement pu piquer une crise et m’obliger à enlever mes livres de mon site. Je m’en fous! J’en veux pas d’éditeur, je veux être lu, devenir une force de la nature, and I am well in my way to do just that. Si l’anglais vous dérange, la barre Google vous aidera à tout traduire. Google it. Vous en aurez besoin pour l’Underground version intégrale non censurée. J’étudiais alors à l’Université d’Ottawa, et déjà je ne pensais plus qu’en anglais, ou du moins je commençais déjà à oublier mes racines québécoises. Mais seulement pour conquérir le monde et ensuite revenir au Québec pour lancer une chaine de restaurants et de pâtés de ma mère dans toutes les épiceries, tout juste comme Céline Dion. Céline et moi, on se comprend. Esti d’hypocrites, je parie que toute votre collection de musique est à au moins 80% anglophone, sinon 95%. V’nez pas m’faire chier. Je n’allais jamais réussir au Québec, au moins j’ai une chance de réussir ailleurs, comme j’ai réussi en France, comme j’ai réussi aux États-Unis et en Angleterre. Happy Mondays, W.F.L., Think about the Future Mix. You don’t need me, I don’t need you. C’est le genre de chose que je regretterais d’avoir écrit le jour où vous aurez besoin de moi. Mais vous n’aurez jamais besoin de moi avant que je ne parle de la situation au Québec, alors même que j’ignorais qui même était Premier ministre avant que je ne revienne à Noël cette l’année dernière. Mais j’ai tout de même écrit Fabriqué au Québec, un livre politique québécois, sur où nous conduiront les politiques indépendantistes dans le futur. C’est très politique québécoise, même si c’est situé dans le futur, et par conséquent ça ne parle pas vraiment de la politique actuelle. Quoi d’autres aurais-je pu écrire, je ne connais rien de la politique au Québec sauf ce que je vois au Bye Bye à chaque noël lorsque je retourne chez mes parents. Je suis outré! Est à peu près tout ce que je me souviens cette année. Et j’ignore qui est outré, et quel impact ça peut avoir d’être ainsi outré. Aussi bien être saoul à écouter du Front 242, c’est en anglais, mais ça vient de la Belgique francophone des années 80. We are Safe, Keep Calm and Carry On, tout comme nous le sommes avec moi, safe, alors que tout autour les bombes explosent.

Même si mon nouveau blog est en français, mais il est juste en français parce qu’ainsi, je sais que personne d’importance ne le lira, et ainsi je recouvre ma liberté d’écrire ce que je désire écrire, sans conséquences, sans me faire virer de mon emploi pour la Reine d’Angleterre, mon idole. Yeah, j’aime ma reine et tout ce qui est British. Je ne peux pas l’expliquer, c’est ainsi. Et maintenant, je suis plus British que les Anglais eux-mêmes. Je viens de finir d’écrire le roman de science-fiction le plus British jamais écrit. Si je n’ai pas encore été expulsé de lu Royaume-Uni, malgré tous mes écrits politiques enflammés, c’est certainement à cause d’Anna Maria. Ce n’est même pas de la propagande, je suis tellement British maintenant, je suis prêt à m’enrôler dans l’armée anglaise et aller défendre ma reine contre les révoltés arabes et juifs. Je suis prêt à tous les tuer jusqu’à ce que nous devions utiliser la bombe nucléaire pour nous débarrasser de cette maladie. Inutile d’attendre qu’ils s’autodétruisent, on dirait qu’ils sont incapables de s’autodétruire. Va falloir que j’aille défendre ma Reine. Si seulement je savais si c’était là son vrai désir, car moi, je n’obéis que ma Reine, et certainement pas le gouvernement britannique ou son premier ministre. Je suis royaliste, je ne suis pas pro-britannique. Il existe une différence. Et le Québec semble également royaliste, parce que lorsque je retourne au Québec, on ne me parle que de la dernière visite royale de cet été, William le Duc de Cambridge et sa nouvelle femme Catherine, Duchesse de Cambridge. Mon grand-père en avait long à dire sur leur mariage et leur visite au Québec. Il était surpris que je n’aie pas suivi l’événement d’aussi près que lui. Le Québec est obsédé par la royauté, bien plus que je ne le suis. Moi je n’ai toujours souhaité qu’une chose, que le Prince Harry de Galles (Prince of Wales) soit gai et que je puisse lui faire l’amour tous les jours pendant au moins dix ans (deux fois par jour). Mais il semble désespérément straight. God forbid que qui que ce soit dans la famille royale soit gai, ce serait étouffé, comme une conspiration interplanétaire.

Mais si je dois choisir entre choisir réussir au Québec et ne jamais réussir en dehors du Québec, ou réussir en dehors du Québec afin de réussir au Québec, le choix devient impossible, parce que ça dépend du monde des statistiques et des probabilités. Et selon le monde des statistiques et des probabilités, les chances de réussir n’importe où dans le monde sont toujours zéro. Seul le génie peut alors sortir un artiste talentueux du trou ou du dilemme dans lequel il se trouve, et alors la langue ou l’endroit de ce succès importe peu. On peut encore changer le monde, avec la moitié d’un cerveau. Pas difficile quand la plupart du monde n’utilise que 10% de leur cerveau, malgré la preuve contraire du monde médical. Apparemment nous utilisons tous 100% de notre cerveau de temps à autres, pourtant il semble claire que la plupart du monde n’utilise même pas un pourcent de leur cerveau, quand on considère toute la merde avec laquelle le peuple se démène. Mais alors, ce n’est pas le cerveau du peuple dont il faille s’inquiéter, c’est plutôt le cerveau corrompu des politiciens qui soit en cause. De toute manière ce n’est pas une question de constamment utiliser toutes les facultés de son cerveau, on ne réussit jamais qu’avec une bonne idée de génie, le reste est bâti sur cette idée de génie qui nous a permis de percer dans le monde. Et voilà, j’en suis à me demander si j’ai déjà eu mes idées de génie, ou si elles sont toutes dans mon futur. Comme je n’ai pas encore réussi à percer au Québec, j’imagine que c’est dans mon futur. Et si ce n’est pas avec Fabriqué au Québec que je percerai au Québec, alors je ne percerai jamais. Mon succès au Québec ne viendra qu’après mon succès ailleurs. J’aimerais penser que tout ça n’a pas d’importance, et ça n’en a pas la majeure partie du temps, j’ai pas le temps de penser à ces choses. Sauf quand je suis saoul, à tout remettre en question, dans un esti de blog francophone. Je pense que je devrais me remettre à avoir un journal anglophone. Ne pas en commencer un nouveau en français, mais juste ajouter au dernier, 3615 Ma Vie. Ce qui m’a traumatisé est que mon dernier long journal anglophone, Madhouse, je ne l’ai pas encore mis en ligne en cinq ans, de peur que quelqu’un au travail le lise. Et oui, même mon manager précédent qui est maintenant and Australie, a trouvé le moyen de le trouver et de le lire, et de m’écrire sur le sujet, alors qu’il était central à ce journal. Alors quelles sont les chances que les gens avec qui je travaille le trouvent? 100%? Christ, je pensais être un inconnu, mais je semble être plus connu que le Prince du Pays de Galles. Je devrais mettre le tout en ligne maintenant, et me foutre des conséquences. Ça fait cinq ans que je travaille à a grande cour criminelle de Londres, j’ai besoin que l’on me mette à la porte, un bon coup de pied dans le cul pour enfin recommencer ma vie librement. Avant je quittais toujours mon emploi rapidement, en moins d’un an ou deux, je pouvais alors toujours mettre le tout en ligne. Mais ça fait cinq ans que je travaille pour le Ministère de la Justice, et on dirait que je m’enligne pour y travailler un autre cinq ans, sinon toute ma vie. Je ne quitterai certainement pas cet emploi à moins que l’on me jette dehors. Et les statistiques sur le taux de réussite des employés de la Reine jetés dehors est pratiquement inexistant. Il faudrait être coupable de gross misconduct (faute grave), et peut-être, sans doute, mon livre Madhouse sera qualifié de gross misconduct. What do I care anyway? Voici le lien (ça a toujours été en ligne, mais sans aucun lien à partir de mes sites, mais étrange, Google le trouve. Ah, je comprends pourquoi, le lien existe sur mon site francophone, mais l’anglophone):

 

http://www.lemarginal.com/madhouse.pdf

 

                Je m’en vais le vendre sur Amazon, pour Kindle, sans correction aucune. Mes Juges pourront l’acheter et m’en reparler s’ils en ont le courage, si je travaille encore à la Cour après ça, si je ne me retrouverai pas dans leur cour en tant qu’accusé après ça.

                C’est mon rôle de faire rêver tous les jeunes québécois, les convaincre que l’on peut sortir de son trou et aller vivre partout dans le monde, et écrire une littérature éternelle digne d’Arthur Rimbaud. Dans le fond, c’est tout ce que j’ai toujours été, un modèle du québécois hors du commun. Se sortir de Jonquière pour aller étudier à Paris, oh oui, il y en plusieurs qui réussissent ça, mais pas beaucoup qui réussiront à tourner un tel échec monumental en une littérature éternelle. Il faut vraiment que je travaille sur Un Québécois à Londres et que je l’envoie à mon éditeur. C’est criminel de s’assoir là-dessus pendant deux ans. La culpabilité me ronge. Je pense que ce sera mon projet prioritaire pour cette année. No Big Deal, je peux le faire, en moins de deux semaines. Je dois juste m’y mettre, et voilà, un autre livre publié par un éditeur de Paris indépendant. Qui sait, ce sera peut-être le livre qui m’ouvrira toutes les portes du Québec.

Pourquoi ai-je cette soudaine envie de me tirer une balle dans la tête? J’ai 39 ans, pourtant j’ai l’impression de n’en avoir que 23. J’ai peur de ne jamais vieillir, ou du moins de ne jamais atteindre une quelconque sagesse que l’on aurait l’impression d’un jour atteindre, à 39 ans. Mais je suis prisonnier de mon passé, de mes racines, de ma jeunesse et du Québec. Bien sûr ça n’aide pas que je sois sorti à l’Envol de Jonquière, et que j’aie mangé une poutine au restaurant Les 400 Coups voilà moins d’un mois, sous une tempête de neige magnifique qui m’a donné la grippe de toute une vie. À un âge où tous les « bullies » de ma jeunesse ne sauraient plus comment me brutaliser, parce qu’aujourd’hui j’aurais la force de caractère de les tuer et de clamer à la justice l’auto-défense.  Je n’ai plus de temps à perdre avec la brutalité et l’intimidation d’imbéciles. On ne peut même pas revenir en terre promise et leur lancer sous le nez nos accomplissements personnels, ils ne sortent plus aujourd’hui. Et ça ne m’aurait pas aidé alors, alors que j’ignorais que je réussirais quoi que ce soit. Mais je suis certainement à Londres aujourd’hui à cause d’eux, comme j’ai déjà dit, je ne serai jamais suffisamment loin de mon passé, du Québec, où j’ai trop souffert étant jeune. Ça motive un temps, mais on oublie vite quand on vit l’ailleurs. Sans doute je n’aurais pas oublié si j’étais demeuré au Québec, même Toronto me rendait malade, je ne pouvais plus vivre au Canada sinon au prix de ma vie. Dans le fond, tout ça n’a rien à voir avec la littérature. One Day in Your Life, 54.40:

 

One day in your life
Shouldn't be a problem
One day in your life
Shouldn't cause you pain
Because it's one day that
You might never be around here
And I'll never ever see you alive

 

Non, non, je ne pense plus au suicide, j’ai tellement de responsabilités, en tant que Greffier et Responsable des réseaux informatiques à la grande Cour criminelle de Londres. Non, non, je n’ai plus le temps de penser au suicide, j’ai une vie à vivre, j’ai une destinée à accomplir, et ça va bien, je l’accomplie cette destinée, un peu plus chaque année, un autre projet à long terme qui semble avoir vu le jour, mais qui ne semble plus voir le jour comme je l’espérerais. Mon problème est que je suis devenu irréaliste, je dois réussir mondialement dans plusieurs domaines, je n’ai plus aucune limite, je suis limitless. Crash Vegas Red Earth, je vis vraiment à l’heure de mon passé. Le prix à payer pour être retourner à la maison deux noël en ligne, j’en ai pratiquement oublié mon anglais tellement mon cerveau a su se réintégrer aussi facilement dans le monde merveilleux du Marquis de la  Jonquière dans le nord du Québec. J’ai maintenant non pas des idées suicidaires, mais des idées destructrices d’annihilations du monde entier. On n’échappe jamais son passé, même lorsque l’on réussit à l’oublier pendant une décennie passée à Paris, New York, Los Angelese, Bruxelles et Londres. Une chance inouïe que je n’aie pas l’intention de continuer l’écriture de Fabriqué au Québec cette nuit, parce que je pense que ce n’est pas juste le Québec moins la région du Saguenay-Lac-St-Jean qui serait anéanti, mais plutôt la région du Saguenay-Lac-St-Jean moins le Québec qui ne survivrait pas l’invasion destructrice américaine. On n’oublie jamais son passé, Je me Souviens, d’un passé beaucoup plus récent, et j’en vomie encore tout ce qu’il y a à vomir à l’intérieur de moi. On n’oublie jamais son passé, et même l’utiliser comme trampoline pour atteindre le monde entier, ne saura guérir l’enfer d’un telle jeunesse infernale. J’ai hâte de ne plus avoir aucun membre de ma famille vivre à Jonquière, ainsi jamais je n’aurai besoin d’y retourner. Je ne comprends même pas pourquoi ma sœur y vit encore, et mon meilleur ami (ses parents du moins). Même mon passeport indique encore Jonquière, là où il m’est plus facile de le renouveler qu’à Londres. Jonquière est pour moi une ville de tous mes mauvais et bons souvenirs, de ma jeunesse, et parfois les mauvais prennent le dessus. Je dois tenter de me souvenir revenir en train d’Ottawa et d’avoir pour destination et terminus Jonquière, toujours sous une tempête de neige magnifique avec tous les villages ensevelis de Montréal jusqu’à Jonquière, et alors je peux encore être fier d’être un Jonquiérois. Mais je peux toujours dire, et je le dis, que je suis tout de même né dans la ville de Québec, et j’y ai passé mes premières sept années, avant d’aller me faire massacrer à Jonquière jusqu’à ce que je sois suffisamment vieux pour crisser mon camp à Ottawa, et puis à Paris. Je ne serai jamais suffisamment loin de mon passé. Jusqu’à quel point ça me définit aujourd’hui, je l’ignore. Mais j’ai vraiment l’impression que mon blog devrait être en anglais. On dirait qu’en français je suis incapable de me décrocher de mon passé et d’en parler. En anglais je n’ai aucun passé, aucune identité propre, je puis enfin parler sur le monde du monde entier. Forget le Chai Latté, c’est un titre pourri. Pour l’instant mes entrées de cette nouvelle année s’en vont dans 3515 Ma Vie.

 

3 Février 2012

 

                Je commence à penser que je devrais apprendre une troisième langue, j’ai toujours voulu apprendre l’allemand. Il est clair que je suis maintenant devenu incapable d’écrire en anglais sans aliéner tout le monde au travail à Londres, et incapable d’écrire en français de peur d’aliéner ma famille au Québec. En allemand je ne risque pas d’aliéner personne, personne ne parle l’allemand, sans doute parce qu’ils ont perdu la guerre au moins trois fois. L’allemand est une langue que je parlerai un jour, parce qu’en poésie, j’ai la grande impression que ça peut traduire une violence inégalée, et moi en poésie, je suis violent. Si c’est pas meurtrier, c’est certainement au moins un viol.

                J’avais mis en ligne les deux premières entrées ci-haut sur la page de 3615 Ma Vie, juste pour l’enlever le lendemain. Je me sentais mal, je me suis senti bien mieux juste après m’être censuré. Je me disais, je dois au moins le relire une fois, pour être certain que je n’insulte pas le peuple en entier, le monde au complet, ma famille entière, mes lecteurs, les éditeurs, les producteurs, mes juges, mon Recorder de la Royale xxx, ma douce et aliénante moitié. Fuck! Comment écrire dans de telles conditions? Autant écrire en allemand. De toute manière, le seul temps où je pourrais relire le tout afin de me censurer, est quand je suis saoul, et quand je suis saoul, eh bien, je ne vois pas le but de me censurer. C’est une mission impossible, le tout ne sera jamais en ligne, et quelle importance? Ai-je tant besoin de me censurer? De me justifier, que je suis saoul et que je n’ai aucune conscience de ce que j’écris? Pardonnez-moi Seigneur parce que j’ai péché, comme tout le reste de la planète, mais moi c’était Ô combien publique? Fuck! Je suis saoul, okay? Je ne sais pas ce que je dis, j’apologise à l’avance, alright? ET alors, vaut mieux écrire ma troisième entrée que de relire ce que je ne saurai censurer alors que je suis encore saoul. Je me sens tellement mieux! Christ, je peux quand même pas avoir tout un blog sur le propos que je ne me sens pas libre d’écrire ce que je veux sous l’effet de l’alcool, mais c’est juste un problème d’auteur qui commence à être un peu trop connu, et qui souhaite encore ne pas censurer ses écrits. J’allais écrire sanitiser ses écrits, mais ce serait un anglicisme un peu trop indigérable,  et même indigérable n’est pas un mot français, criss! Être tant limité par la langue officielle… que l’on doive inventer un nouveau à la minute!

                Je dois encore trouver un titre pour ce journal, ne me demander pas pourquoi, mais je suis en train d’écouter Like a Virgin, Comme un vierge, Comme un puceau serait peut-être mieux? Non, vaut mieux être vierge que puceau. Les vierges, il y en a plein, des puceaux il n’y en a plus, pas cette année en tout cas. Après une autre opération sous fausse bannière, peut-être, quand la religion reviendra en force pour tout limiter, tout casser, tout anéantir. Alors il faudra souhaiter la fin du monde. Je suis si cynique, c’est ma marque de marketing. Si j’avais écrit ça en 1960, aujourd’hui je serais un héros, à l’écrire aujourd’hui, ça passe dans le beurre. Je suis né quelques générations trop tard pour être considéré comme un quelconque révolutionnaire, et pourtant, j’ai dit des choses que jamais personne n’a osé dire avant moi. J’ai tout risqué, ça n’a pas été facile, mais en 2012 mais personne n’a rien entendu, on ne m’a pas arrêté. Certes, j’ai été sous surveillance pendant des mois, mais ultimement on a jugé que je n’ai rien dit de révolutionnaire. Extraordinaire, quand on considère ce que j’ai osé dire partout sur l’Internet. Ils ont dû se rendre compte que finalement ça n’avait aucun impact, que notre droit de parole n’était d’aucune inquiétude tant que l’on n’écrit pas pour le New York Times. Parce que là, il faudrait en dire bien moins que ce que j’ai dit, avant d’être dépecé vivant. Je n’ai aucune portée, sauf avec mes collègues de travail et ma famille, criss! Ce qui m’oblige à l’autocensure, criss! I’m gonna have to shoot someone. La dernière phrase se perdrait trop en traduction, Lost in Translation, comme ma bitch collègue au travail m’a fait souvenir cette semaine. La grosse blonde, la gross blond, la calice de grosse torche, et pourtant très petite, qui ne pense qu’à Gucci et New York. J’ai dû lui refuser mon amitié sur Facebook cette semaine, parce que la compagnie en entier est amie avec elle sur Facebook. Well, je n’ai pas besoin que le Ministère de la Justice Britannique au grand complet, soit mis au courant de mon dernier article révolutionnaire. C’était la première fois que je décidais de refuser une amitié en ligne. Fat bitch, just go and buy more Gucci shit in Toronto or New York, why not? I couldn’t care less. Toronto is a shit city anyway. There, I’ve said it, you can quote me on that. Non pas que New York soit mieux. Quant à Montréal, je ne sais pas, j’ai passé plus de temps à Rome dans ma vie qu’à Montréal. Ah Rome! Wow! Même si c’était pour une autre tabarnack de conférence de télécommunication en Italie… Rome, wow!

                Peut-être que si je continue à écrire ma vie à travers toute l’Europe et toute l’Amérique sur la côte Ouest, on me pardonnera toutes mes balivernes. Je ne suis plus de ce monde, en fait, je n’ai jamais été de ce monde, de votre monde en tout cas. C’est ça qui compte. Pourtant je ne pourrai jamais nier être québécois, malheureusement. Mais je ne crois pas jamais vouloir admettre être quoi que ce soit d’autre, donc, je suppose, je dois finalement me l’admettre, je suis fier d’être québécois, parce que je ne pense pas pouvoir être fier d’être quoi que ce soit d’autre. Quand je ferai ma demande de citoyen britannique, et que je serai britannique, j’en reparlerai. J’ai vécu plus longtemps à Londres que n’importe où ailleurs dans le monde. Je dois donc par définition être un Londonien, non? Je travaillais à Westminster, en face du Parlement, tout en écrivant mes pires articles politiques jamais écrits… heek! Le Big Ben est beautiful, beautiful! Surtout en le regardant pendant toutes nos lunch hours en lisant Sir Arthur Conan Doyle, tout en étant sous haute surveillance par MI5 ou MI6, un jogger à la minute, tentant de voir et de constater que je ne faisais que lire les grandes aventures de Sherlock Holmes, je suis si simple d’esprit, je suis aveuglé contre tout. Vive America! Et je suis complètement fou aliéné mental. Vaut mieuc demander au Docteur Olewole d’écrire un rapport psychiatrique qui me définira en entier, ça ne coûtera que 750 livres sterling, le maximum que le gouvernement britannique est prêt à payer pour un rapport psychiatrique douteux d’un docteur capable d’écrire ses rapports en moins d’une heure avant que le cas ne soit en cours. Je ne cracherai pas sur Docteur Oyewole, en tant que Clerk à la Grande Cour de Londres, il est extrêmement pratique, mais je doute que je veuille que jamais il écrive ma propre défaillance psychologique le jour où je serais en cour, à faire face à tous mes crimes. Heureusement j’écris ça en français, mais Oyewole est un nom si peu commun, il trouvera cette page, cliquera sur traduction instantanée de Google, et découvrira que son allié le plus sûr à la Grande Cour Criminelle de Londres, ne pense pas grand-chose de lui. Il fera une plainte, je serai mis dehors. Dear me, l’histoire de ma vie. Je n’ai plus peur de rien, parce que je me fous de tout, et qu’il me semble que j’ai commis des crimes pires que la plupart de nos accusées que j’envoie en prison tous les jours. Mais je ne vais pas confirmer ici tous mes crimes, ce serait trop facile pour la Couronne. J’ai été sous surveillance si longtemps, s’ils ne m’ont pas encore chargé d’une offense quelconque, c’est que la démocratie est encore acceptable en Angleterre. Aux États-Unis, j’aurais déjà été expulsé, ou mis en prison sans droit de parole, sans droit de procès. Torture est ce que j’aurais à endurer, et la seule chose qui m’ait sauvé est que je suis à Londres, et non aux États-Unis. En Angleterre on peut encore cracher sur Tony Blair, et le lendemain travailler avec sa femme à la grande cour criminelle de Londres, avec tous ses gardes du corps… en autant je suppose qu’ils ignorent tout ce que j’aie dit au sujet de son mari. Well, je dirai au moins que son mari, Tony Blair, a fait plus pour les gais dans le monde, que n’importe quel autre Premier Ministre avant lui. Je ne dirai pas que je suis encore en Angleterre à cause de lui, mais il est fort possible que ce soit le cas. Et donc, vive Tony Blair! Where’s my Christmas card! Ça c’est une inside one, que seul moi comprendrai.

C’est ironique comment à être personne en ce monde, nous conduit à fréquenter les personnes les plus puissantes en ce monde, avec une chance unique de dire quelques phrases seulement qui sauront certes être prises en considération, et la chance unique que parfois le balayeur de tapis a cette chance de dire sa façon de penser à toute l’autorité de ce monde. Et l’impact, il est grand. J’ai eu cette chance, plusieurs fois, et je ne l’ai pas manqué, j’ai dit exactement ma pensée. Ce monde doit changer, ce monde va changer, c’est ma mission. Ironique comment notre mission nous emporte exactement où il faut être. So circumvoluted it must be! No sycophant need apply. Quel bon titre ça ferait pour un livre, si seulement j’étais capable de trouver une bonne traduction francophone. Mais un tel livre de toute manière devrait être écrit en anglais. En anglais de bas niveau. En cockney. Je pense maintenant en être un spécialiste, de cette langue, parce qu’aucun britannique n’en sait voir toutes les nuances, alors que pour moi elles sont étincelantes. J’ai trop longtemps vécu avec un cockney qui se pense de la haute classe, ces Anglais sont exaspérants, et snobs, et hypocrites, je n’en dirai pas plus.

 Comment décrire ma vie à Londres? Quand je parle en français, c’est être déconnecté de tout. C’est comme si ça n’existait pas. Je me souviens très bien où j’étais à 8 ans à Jonquière, même à cette époque sur la rue Rembrandt, je n’étais plus de ce monde. Je savais déjà que j’étais différent avec une grande destinée devant moi. Et cette destinée, ce grand moment de mon existence, j’y suis maintenant, à cette minute même. J’attends une seule réponse de Sydney, et voilà, je suis parti, j’accomplie cette destinée, ce mois-ci, je change le monde à jamais. A long way from la rue Rembrandt et mes 8 ans. La maison que j’hante encore et toujours en mes rêves, comme un fantôme. J’ai peur que c’est là que je finirai, à hanter l’éternité. Je dois hanter le monde entier, j’attends un seul message, et alors je dois changer le monde, et je vais le changer. Il n’y a pas de Big Bang, il n’y a pas d’énergie sombre, il n’y a pas de matière noire… et il n’y a pas d’Einstein. Je vais être crucifié, mais mieux vaut être crucifié publiquement, que la misérable existence que je tolère encore tous les jours à la Cour.

Je vais changer ce monde, je vais changer ce monde demain matin. Je n’attends qu’une réponse de Sydney, et ça part dans le monde entier. Ce monde sera changé. C’est ma mission, c’est mon obligation, c’est pourquoi j’existe, rien d’autre n’importe, toutes ces souffrances inutiles, tous ces débats insignifiants. Je n’existe plus que pour mon prochain article, qui passera dans les annales de l’histoire. Je suis fort conscient des temps où je m’en fait croire, où je m’obnubile dans mes illusions, et je suis le premier à le reconnaître, mais pas cette fois. Je ne me puis pas me cacher derrière mes névroses, je suis au front d’un changement global qui va changer le monde entier en un seul article, mon prochain. Il n’y a aucune pression, il n’existe qu’un sens du devoir, et après, je peux mourir, destinée accomplie. Un seul article de plus, publié partout sur la presse indépendante anglophone, et c’est tout. J’aurai alors tout fait, tout accompli, toute ma raison d’être. Aucune pression. Aucune. C’est ma destinée, et je n’ai besoin d’aucune reconnaissance en retour, aucun crédit. Seul moi saurai que j’aurai changé le monde. Mais je perds patience, ma dernière réponse de Sydney doit arriver cette fin de semaine, sinon je vais de l’avant sans réponse. On ne peut pas arrêter le monde dans sa marche vers le futur. Surtout quand ce futur dépend de moi.

                Pour une raison bizarre je me souviens soudainement de ma conférence dans la ville de Philadelphie de voilà quelques années. Il y avait une sorte de vieux centre-ville dans lequel je marchais, et soudainement il y avait plein de drapeaux arc-en-ciel, j’étais dans le monde gai de Philadelphie. Et alors j’ai rencontré le centre gai communautaire de la ville. Je suis entré. J’ai été accueilli par une sorte d’écervelé qui m’a fait très bien comprendre que j’aurais jamais dû entrer dans son univers. Je suis sorti aussi vite que j’ai pu, et j’ai oublié depuis qu’il existait une sorte de centre communautaire gai à Philadelphie. Aujourd’hui je ne me souviens plus que d’avoir acheté un sandwich pourri dans une sorte de seven eleven 24 heures sur une rue effrayante, à cinq heures du matin. Et l’avoir mangé ce sandwich, au vingt-cinquième étage de mon hôtel cinq étoiles où ma conférence avait lieu le lendemain. Christ que j’étais perdu, encore plus qu’où j’étais la semaine d’avant, en terre de Mormons à Salt Lake City Utah.

                Christ! Une première impression, c’est tout! J’étais un représentant de toute la communauté gaie mondiale qui visitait un esti de centre communautaire gai de Philadelphie, et je n’ai eu qu’une seule envie, sortir au plus vite. Well. Pourquoi je parle de ça à soir? Esti qu’j’suis perdu.

                Comment j’vas appeler ce christ de blog-là? Faut que j’mette ça en ligne à soir. Christ de blog-là 2012 me semble un titre parfait, ou ce criss de blog-là 2012. Chu désespéré pour n’importe quel titre. Philadelphie a été un calvaire, comme Los Angeles a été mon pire calvaire. C’est incompréhensible. Ma vie est un calvaire. Ça m’inspire même pas un titre. Quelque chose avec Londres peut-être? Sûrement ça impressionne encore les jeunes du Québec? Londres 2012, quel titre, on dirait les Olympiques sans le Zion dans le logo. Et ce blog risque fort d’aller jusqu’à 2014-2015. Je me demande bien combien de livres en cette décennie, ont débattu quel titre ils auront. C’est clair que je n’écris pas pour être publié, j’écris pour être lu. Dah! Et lu, je le suis, et publié, je le suis, mais sans conséquence, même si c’est à Paris, go figure.

Je suis d’une prétention à tout casser, mais hey, c’est tout justifié, à tout casser, so fuck you! On s’en fout de ce que je radote, je radote tout le temps. Si seulement quand je radotais, si seulement c’était sans conséquence. Est-ce que je peux mettre ça en ligne? Watch me go. Je n’ai pas besoin de revenir passer la noël au Québec, je n’ai pas besoin de retourner aux États-Unis, je n’ai même pas besoin d’exister, je peux mourir n’importe quand et je m’en fous.

Vaut mieux être mort que de vivre une vie insignifiante de toute manière, et alors même que ma vie est tout ce que j’aurais jamais pu espérer, elle est encore insignifiante, parce que je n’ai pas encore changé le monde à grande échelle. Peut-être cette semaine, à Londres, je n’ai rien d’autre à faire que de le changer ce monde… où est mon go ahead de Sydney? J’ai un monde à changer!

                En fait, l’existence d’un nouveau livre, d’un nouveau journal, d’un esti de blog, de moi, est plus important que de censurer toutes les conneries que j’ai pu radoté au début. Ce livre est maintenant en ligne. Voici le titre, Blog Londonien 2012-2013. Voilà, simple mais effectif. Non révisé, non censuré, je me fous des conséquences. C’est ma marque de marketing de toute manière. Est-ce que c’est de ma faute si je côtoie ceux qui semblent prêts à passer à l’histoire, alors qu’ils n’ont aucune chance? Seul moi passerai à l’histoire, seul ce que j’écris compte. Je ne vais quand même pas commencer à me censurer? Blog Londonien est plus simple, voilà le titre. It is all about re-asserting yourelf, re-assesting oneself, re-assesting myself. I’m still at the top of my game. I will always be at the top of my game. Just like Madonna, no low life British worm will ever get the better of me. No matter how that low life British whinger looks like naked. Si seulement il n’était pas si beau nu, je pourrais facilement passer à autre chose. Nearly did a year ago, God only knows if I should have! He’s driving me crazy!

                Blog Londonien. Simple et effective. Ça va en ligne cette nuit.

 

25 Mai 2012

 

                J’ai de grandes nouvelles pour mes fans out there, si j’ai des fans, s’ils lisent ceci (ce lien est bien caché sur mes sites, bien bas dans la section francophone, pour que personne ne le lise). Mon prochain livre Un Québécois à Londres sera publié cet été chez mon éditeur les Éditions Textes Gais (ou Éditions TG). Ce n’est pas que j’ai enfin réussi à convaincre mon éditeur de publier le troisième volet, c’est que j’ai été d’une vacheté à tout casser, et seulement maintenant je m’y mets. Ma vacheté vient avec un prix à payer, voilà deux ou trois ans ça aurait été publié sur papier, mais aujourd’hui ce ne sera publié qu’en version digitale. Les coûts pour mon éditeur sont encore grands, sinon aussi grands que pour les deux premiers volets. Le grand dessinateur Sven de Rennes qui a réalisé les couvertures précédentes est beaucoup plus connu aujourd’hui, il charge plus cher. Ma couverture est fantastique, du moins je le pense, j’ai choisi les couleurs. Ça ressemble aux deux premiers, Un Québécois à Paris et Un Québécois à New York, mais c’est le but, c’est une trilogie. On me tuera sans doute pour partager cette couverture avec vous sur mon site (ces choses sont tellement secrètes), elle n’est pas terminée, mais je risque le tout :

 

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                Et maintenant je n’ai qu’une quinzaine de jours pour enlever tous les passages qu’un grand ami m’a dit de faire sauter (je dois enlever 80,000 mots), et pour corriger le livre. Voici la version intégrale pas coupée et non corrigée, vos commentaires sont bienvenus. Vous avez 15 jours, le 15 Juin ça doit partir chez l’éditeur :

 

DOC : http://www.lemarginal.com/ql8.doc

PDF : http://www.lemarginal.com/ql8.pdf

iBook Apple : http://www.lemarginal.com/ql8.epub

Kindle : http://www.lemarginal.com/ql8.prc

 

 

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Roland Michel Tremblay

 

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